Emplois aidés, Plan Borloo : Macron interpellé lors de son déplacement en banlieue

 Emplois aidés, Plan Borloo : Macron interpellé lors de son déplacement en banlieue

Emmanuel Macron a été longuement interpellé sur la suppression des emplois aidés dans les associations de quartier.


Emmanuel Macron a porté lundi le grand débat en banlieue parisienne avec un déplacement à Evry-Courcouronnes. Multipliant les rencontres et visites surprises en amont de la réunion prévue avec des élus et responsables associatifs, le Président tente de renouer avec les quartiers populaires, qui se retrouvent dans l’angle mort de l’action gouvernementale depuis la mise au rebu du rapport Borloo de mail 2018.


Après la Normandie et la Drôme, Emmanuel Macron a poursuivi sa tournée dans le cadre du Grand débat national. Ce 4 février, le président de la République était sur le terrain, à Evry-Courcouronnes, pour y rencontrer de nouveau des élus, invités à s'exprimer sur les problèmes de leurs administrés en banlieue. Dans cette commune de 70 000 habitants située à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, le Président a rencontré environ 300 élus et représentants d'associations franciliens échangera, pour son premier déplacement en banlieue dans le cadre de ce débat.


Sous l'œil des caméras et capté par les micros, Emmanuel Macron a été interpellé par des habitants aux fenêtres. « On a besoin de vous, Monsieur Macron. Nos enfants ont besoin de vous », lance une femme depuis son appartement au deuxième étage. « On sera là », répond l'intéressé, rappelant le style Sarkozy. Et la mère de famille de poursuivre : « La scolarité à l'école, c'est catastrophique […] tous les jours il manque des professeurs. » « On est d'accord. C'est pour ça qu'on réduit le nombre d'enfants par classe », répond le Chef de l’État.


 


320 000 à 130 000 emplois aidés en deux ans


Dans la salle municipale qui réunissait les maires, responsables d'associations et citoyens engagés, les intervenants se sont succédé pendant une heure et demie pour protester contre la suppression des contrats aidés, qui a fragilisé les associations, les fusions forcées de communes ou encore le manque persistant de logements. Tous ont réclamé le maintien des services publics et plusieurs ont regretté l'enterrement du plan Borloo pour les banlieues.


Le chef de l'État a répondu en bloc, rappelant sa mesure phare, le dédoublement des classes de CP dans les quartiers défavorisés et s'élevant contre « la morphine » des dépenses publiques qui ne corrige pas les problèmes.


 En revanche il a esquissé un mea culpa sur la suppression des emplois aidés, en reconnaissant que cette mesure avait posé « un vrai problème pour beaucoup d'associations et de villes ». Le gouvernement a en effet supprimé les deux tiers de ces contrats, qui sont passés de 320 000 en 2017 à 130 000 budgétés pour 2019, touchant de plein fouet les associations et les collectivités locales des zones défavorisées. Pour en atténuer les effets, il a annoncé vouloir lancer « un grand plan pour les petites associations » afin de « booster » le tissu associatif, une demande qui selon lui ressort du grand débat.


Quelques dizaines de Gilets jaunes ont également fait le déplacement pour marquer leur présence. « Police partout, justice nulle part », a scandé un petit groupe de manifestants, tenus à distance par des barrières et des fourgons des forces de l'ordre.


Rached Cherif