Doha : Non aux guerres par procuration
Il semble que le phénomène ait pris une ampleur si considérable pour que le Comité de la paix et de la sécurité internationale de l'Union Interparlementaire se sente obligé d’adopter une résolution rejetant catégoriquement l'utilisation de mercenaires.
La décision prise à l'unanimité lors d'une session extraordinaire à Doha estime à juste titre que le recours à des mercenaires est le meilleur moyen de saper la paix et de violer les droits de l’homme.
Le Comité, qui a longuement discuté de cette atteinte flagrante aux droits humains, souhaite ainsi renforcer la lutte contre le recrutement de citoyens et d’enfants d’autres pays pour devenir des combattants terroristes.
Les rapporteurs de la Commission, Khalid Bakkar (Jordanie) et B. Tarasyuk (Ukraine), ont indiqué que le terrorisme et les conflits étaient deux des plus grandes menaces à la paix et à la sécurité dans divers pays du monde.
“Il s'agit donc d'un sujet très important dans la région et dans le monde entier", a déclaré Alona Shkrum, déléguée à la 140ème Assemblée de l'UIP. D'autant plus important que la région du golfe est sous la menace constante d attaques menées par des mercenaires enrôlés à cet effet.
La guerre qui fait rage au Yémen est d'ailleurs menée par procuration par des mercenaires étrangers pour le compte de l'Arabie saoudite et des Emirats. Ce n’est un secret pour personne que l’armée des Émirats arabes unis est composée d’une main-d’œuvre venant de l’étranger et financée par les pétrodollars sous la responsabilité directe du prince héritier d’Abou Dabi, Mohammed Ben Zayed.
Les sous-traitants de la guerre au Yémen comprennent d’anciens militaires américains et d’autres pays sans oublier les mercenaires recrutés dans les rangs des terroristes de la région.
Le recours massif au recrutement de mercenaires par ce pays n'est pas nouveau puisque déjà en 2010, le fondateur de Blackwater, Erik Prince, avait signé un contrat pour constituer aux Émirats arabes unis une armée de mercenaires prêts à tout. Ainsi des centaines de mercenaires latino-américains ont été envoyés par le prince au combat, au Yémen.
Or ce qui menace sérieusement l'avenir du Moyen-Orient, c'est que les ambitions militaires des Émirats arabes unis semblent démesurées au point que ce pays mène aussi une guerre sans merci en Libye pour mettre la main sur le pétrole de ce pays.
Le problème, c'est que si on est capable de sous-traiter aussi facilement la guerre, c'est la promesse à coup sûr d’une multiplication des conflits à l’avenir.