Politique d’accueil : une différenciation « injustifiée et injustifiable »
Les bras ouverts pour les réfugiés ukrainiens, l’Etat refuse l’hébergement aux ressortissants d’autres nationalités. Une manifestation aura lieu demain pour dénoncer la gestion de l’accueil en France.
« Dans le centre de premier accueil situé à Porte de Versailles à Paris, entre 300 et 500 places sont laissées vacantes chaque nuit », s’indigne Utopia 56, à propos de ce centre à destination des réfugiés ukrainiens. L’association fustige le refus de l’Etat d’utiliser ces places vacantes pour héberger « des personnes vulnérables venant d’autres pays », alors que des centaines d’entre eux dorment à la rue.
Pourtant, le nombre d’arrivées de réfugiés ukrainiens est en baisse et donc des places se libèrent. Au niveau national, selon le ministère de l’Intérieur, au 30 juin, 84 867 places d’hébergement étaient comptabilisées. Sur ce total, 44 057 places étaient disponibles, soit près de la moitié.
Pérenniser
Avec la baisse des arrivées des réfugiés ukrainiens, plusieurs structures d’hébergement, qui avaient été ouvertes exclusivement pour ces derniers, ont fermé leurs portes. L’association d’aide aux réfugiés milite pour que ces structures servent aux nombreux autres réfugiés en situation de précarité.
« Il est indispensable que ces structures soient pérennisées et qu’elles deviennent accessibles aux personnes à la rue quelle que soit leur nationalité », selon Utopia 56.
Accueil digne pour tous
L’association n’oppose pas les ressortissants selon leur nationalité, ni les organisations et structures qui les aident. Et ce, d’autant plus que les organisations qui œuvrent dans les centres d’accueil pour les réfugiés ukrainiens, « travaillent avec d’autres publics et sont donc compétents pour organiser un accueil similaire aux personnes d’autres nationalités ».
C’est la politique d’accueil de l’Etat qui est mise en cause. Utopia 56 dénonce « une logique de différence de traitement injustifiée et injustifiable ». Une manifestation sera organisée par l’association demain (9 juillet), à Paris, pour exiger un accueil digne pour les ressortissants de toutes nationalités.