Affaire Benalla : La contre-offensive de l’Elysée

 Affaire Benalla : La contre-offensive de l’Elysée

crédit photo : Mustapha Yalcin /Andalou Agency / AFP


"Le responsable, c'est moi. Qu'ils viennent me chercher ! ". C'est par ses mots que le Président de la République a réagi hier, pour la première fois depuis l'affaire Benalla, devant un parterre d'élus LREM et Modem. Une phrase qui n'a pas été du goût de l'opposition, d'autant que le directeur de cabinet de l'Elysée, Patrick Strzoda, auditionné un peu plus tôt, a refusé de répondre à certaines questions.


Le Maître des horloges, comme il est communément appelé, a repris le contrôle du temps. Ou du moins, a tenté de le faire. A la Maison de l'Amérique Latine, non loin de l'Assemblée Nationale, où se déroulent les auditions par la commission d'enquête de l'affaire Benalla, le Président de la République a parlé pour la première fois de cette affaire qui secoue le champ politique Français. Et autant dire que les mots ont été forts.


"Le seul responsable, c'est moi", "Qu'ils viennent me chercher !", "Celui qui a fait confiance à Alexandre Benalla, c'est moi". Le Président a pris pour lui toute la responsabilité de ce qui entoure l'ancien garde du corps. Emmanuel Macron a décidé de se mettre en première ligne, et agit comme le dit Christophe Barbier, "comme un kamikaze qui ne risque rien". En effet, le Président de la République ne peut être entendu ou approché du fait de l'article 67 de la Constitution.


Dans l'aprés-midi, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda a été auditionné par la commission d'enquête. Le bon soldat a esquissé certaines questions, notamment celles des avantages de Benalla mais a assumé plusieurs aspects de l'affaire. C'est lui qui a autorisé Alexandre Benalla à participer à la manifestation du 1er Mai, qui a demandé le port d'armes pour le garde du corps et lui aussi qui a suspendu le collaborateur. Il n'a pas prévenu la justice, selon l'article 40 de procédure pénale car, selon lui, il ne disposait pas assez "d'éléments" en ce sens. "Cette intervention n'a pas donné lieu à un dépot de plainte ou ITT", s'est il défendu.


Un peu plus tôt, c'est le Premier Ministre qui a répondu aux questions des parlementaires dans une ambiance tendue au sein de l'Assemblée Nationale. Edouard Philippe a indiqué que le cas Benalla est une "dérive individuelle" plutôt qu'une "affaire d'Etat". Il a rajouté que "rien n'a été masqué et rien n'a été omis".


Les auditions continuent avec le directeur de la police nationale, Eric Morvan au Sénat et de l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) à l'Assemblée Nationale. Le directeur de la Police Nationale a indiqué que l'IGPN avait été saisi le 3 mai mais qu'en "l'absence de plainte, elle n'a pas considéré pertinent de déclencher des investigations"