Affaire Benalla : indemnités, appartement, l’étau se resserre

 Affaire Benalla : indemnités, appartement, l’étau se resserre

Affaire Benalla – La commission d’enquête parlementaire au palais Bourbon à Paris


Les auditions se poursuivent à l’Assemblée nationale et au Sénat, afin de mieux comprendre le rôle de M. Benalla. Les réponses restent floues.


Indemnités ?


Les auditions se poursuivent mais les réponses des membres du staff de l’Elysée peinent à convaincre des parlementaires de plus en plus offensifs dans leurs questions.


Ainsi Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris, s’étonnait d’une contradiction.


Le porte-parole du gouvernement, Bruno Roger-Petit, indiquait une sanction de M. Benalla par une mise à pied pendant quinze jours et qu'il n'avait reçu aucun salaire. Et mercredi (25 juillet), Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron avait une autre version :


« M. Strzoda nous a dit qu'il y  avait quinze jours de suspension qui feront l'objet d'une retenue sur les droits à congés qu'il avait en reliquat au titre de l'année 2017. Aujourd'hui (26 juillet), j'ai extrait le texte pour le démentir. Le droit du travail dit : « un congé non pris ne donne lieu à aucune indemnité compensatrice » » expliquait la sénatrice.


Changement d’adresse


Hier (26 juillet), Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, était interpellé par Esther Benbassa sur le fait de connaître les conditions dans lesquelles Alexandre Benalla a obtenu un bail pour un appartement quai Branly. « La gestion interne du personnel de l'Elysée relève du directeur de cabinet de l'Elysée dont il me rend compte » soutient le secrétaire général. Une réponse qui est loin de satisfaire la sénatrice indignée : « Quand on regarde la déclaration qu'il a faite auprès de l'administration fiscale, il a changé son adresse et a mis 11 quai Branly et ce changement d'adresse prend effet le 9 juillet. On ne va pas nous dire que M. Benalla, qui a été sanctionné, a été récompensé d'un appartement ? C'est un peu problématique n'est-ce pas ? ».


Image dégradée


Les différentes auditions n’ont pas encore permis d’éclaircir totalement cette affaire et le rôle de chacun. Mais cet épisode estival risque de laisser des traces dans le quinquennat du président : « On va retirer une image dégradée de nos institutions (…) On va se dire que le copinage malsain, comme l'appelle Michel Delpuech, Préfet de Police de Paris, ce n'est pas faux et qu'il doit exister plusieurs autres affaires comme ça ».


Un climat de suspicion, une image dégradée de l’institution et du Président, les parlementaires auront la volonté d’aller au fond de cette histoire et d’éclairer les zones d’ombre : « Le procureur de la République aurait dû être saisi mais aucun membre de l'exécutif ne l'a fait. Ça pose la question de savoir si le pouvoir a cherché à étouffer l'affaire ? » s’interroge Esther Benbassa.


Charly Célinain