Polisario. La justice espagnole classe l’affaire Ben Battouche
Le procureur de l’Etat en Espagne a demandé au juge Rafael Lasala de clore l’enquête sur l’ancienne ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya et son ancien chef de cabinet Camilo Villarino dans l’affaire du chef du Polisario, entré clandestinement en Espagne.
Selon la presse espagnole, la défense de l’ancienne ministre affirme que Brahim Ghali et son fils sont arrivés en Espagne le 18 avril 2021, « dans un avion officiel de la présidence algérienne » et « sous la protection de l’accord hispano-algérien en vigueur concernant les survols de l’État ». Ainsi, ils ont été reçus comme on le fait avec les délégations officielles, qui « ne sont jamais soumises à un contrôle douanier à leur arrivée en Espagne et, en ce qui concerne le contrôle des passeports, elles sont en pratique exemptées de tout contrôle d’identité et ne procèdent, en application de la réglementation Schengen, qu’au compostage des passeports ».
Par ailleurs, l’avocat de la partie civile Antonio Urdiales a demandé au juge d’instruction Rafael Lasala d’identifier la personne qui était chargée de veiller, le 18 avril, à l’exécution des traitements de faveur dont ont bénéficié Brahim Ghali et son fils à la base militaire de Saragosse, en vue de l’auditionner prochainement.
Le mois d’octobre dernier, l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha Laya Gonzalez, avait admis devant la justice que l’accueil du chef du Polisario était une décision « politique » de l’Espagne, après avoir avancé une décision humanitaire au début.
Arancha González Laya a précisé dans sa déclaration devant le tribunal que les autorités algériennes l’avaient avertie que Brahim Ghali était porteur d’un passeport diplomatique algérien.
L’accueil de Brahim Ghali avait été qualifié par la Ligue marocaine de défense des droits de l’homme (LMDH) de « non-dénonciation institutionnelle » d’un fugitif, poursuivi pour crimes contre l’humanité. Elle avait accusé l’Espagne d’aider un criminel de guerre à échapper à la justice en l’accueillant sur son territoire sous fausse identité.
Des militants sahraouis des droits de l’homme avaient déposé plainte devant la justice espagnole contre le chef des séparatistes pour des crimes contre l’humanité. Dont les crimes de génocide, de torture, de disparition forcée et de viol. Un mandat d’arrêt a été lancé à l’encontre du séparatiste par les autorités espagnoles en 2008. En 2013, le dénommé Ghali a été inculpé par le juge Pablo Ruz.
Pour rappel, Brahim Ghali a été hospitalisé en Espagne sous un nom d’emprunt, le 21 avril au soir, dans un hôpital de Logroño, non loin de Saragosse. Brahim Ghali est entré en Espagne avec une fausse identité portant le nom de Mohamed Ben Battouche, de nationalité algérienne afin d’échapper aux poursuites de la justice espagnole.