Policiers accusés de racisme au tribunal de Paris : l’IGPN savait
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi mardi dans l’affaire des policiers accusés de racisme au tribunal de Paris. Il s’est notamment étonné de la non-application des sanctions proposées par l’IGPN. Cette dernière a ouvert une enquête sur le sujet depuis au moins un an.
« Si les faits sont avérés » dans l’affaire des policiers accusés de racisme au tribunal de Paris, Gérald Darmanin veut savoir pourquoi les sanctions proposées par l’IGPN ne sont « pas encore mises en place », a-t-il expliqué mardi. Il fait référence aux accusations de maltraitance portées par le brigadier-chef Amar Benmohamed et révélées lundi par Streetpress. La presse et les réseaux sociaux ont largement relayé ces accusations depuis.
Dans un signalement à sa hiérarchie de mars 2019, Amar Benmohamed dénonçait en effet des « propos racistes » tenus de « façon régulière » de la part d’une gardienne de la paix à « l’adresse des déférés d’origine étrangère ». Dans l’article du site d’informations, ce fonctionnaire de police affirme que « sur un peu plus de deux ans, plus de mille prévenus ont été maltraités » au dépôt du tribunal.
L’IGPN saisie depuis juin 2019
« Il m’appartiendra de savoir pourquoi les préconisations de l’IGPN ne sont pas encore mises en place (…) Elles sont en cours m’a-t-on dit », a prévenu le ministre de l’Intérieur. Il répondait mardi aux questions de la commission des lois de l’Assemblée nationale. Un rapport « a été fait le 12 mars 2019, et l’IGPN a saisi le préfet de police le 6 juin 2019 », a-t-il ajouté.
À lire aussi : Police. Emmanuel Macron presse le gouvernement sur la déontologie policière
« Un conseil de discipline se tiendra en septembre pour un des fonctionnaires et des sanctions administratives, blâme et avertissements, sont en cours de notification pour cinq autres », avait annoncé à l’AFP lundi la préfecture de police. L’IGPN a relevé « des comportements tout à fait inappropriés de la part de six fonctionnaires de police : injures, agressivité, mensonges, désobéissance », a rapporté M. Darmanin. L’inspection « a proposé bien avant la révélation par l’article de presse hier un renvoi devant le conseil de discipline », a-t-il ajouté. L »IGPN a notamment demandé « quatre sanctions directes et une alternative aux poursuites disciplinaires. Il précise en outre que M. Benmohamed figure « dans les quatre sanctions directes ». Le brigadier aurait tardé à dénoncer ses collègues, selon le rapport.
Mardi, le parquet de Paris a ouvert une enquête suite à ces révélations. Celle-ci porte sur des accusations de « violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « injures publiques ». S’il existe « quelques agents qui ont sali l’uniforme de la République, ils n’ont plus rien à faire dans la police de la République », a conclu M. Darmanin.