Policier en détention provisoire : les magistrats rappellent que la loi s’applique à tous
Après les propos du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, les magistrats font entendre leur voix pour défendre et réaffirmer l’indépendance de la justice.
Travailler en toute indépendance et prendre des décisions selon rien d’autre que la loi. Dans un communiqué (24 juillet), le syndicat de Magistrature (SM) rappelait que la loi s’appliquait à tous : « la loi, qui en matière de détention provisoire prévoit les mêmes critères pour tous les justiciables, y compris les membres des forces de l’ordre dès lors qu’ils se voient reprocher des délits ou des crimes ».
Une réponse claire à la sortie du DGPN Frédéric Veaux, qui a apporté son soutien à un policier mis en examen et placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention à Marseille.
« Pas sa place en prison »
« Je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail », déclarait le DGPN dans une interview accordée au quotidien le Parisien (24 juillet).
Pour rappel, le policier soutenu par Frédéric Veaux a été mis en examen pour des faits de violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme, sur un jeune homme en marge des émeutes.
Pour le syndicat de la Magistrature, cette sortie du DGPN, appelant à appliquer une « autre » justice quand des policiers sont concernés, constitue une montée « d’un cran dans l’échelle des attaques à l’autorité judiciaire ».
La même justice pour tous
L’affaire a un retentissement national et Emmanuel Macron, en déplacement à Nouméa, a tenu à rappeler hier que « nul n’est au dessus des lois ». Sur la même ligne que le président de la République, Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, a ajouté sur twitter : « La justice doit poursuivre son travail dans la sérénité et en toute indépendance ». P
lacé en détention provisoire, le policier a fait appel à l’encontre de cette décision. La cour d’appel d’Aix-en-Provence examinera cette demande le 3 août prochain.