Police : Enquête ouverte après des propos racistes sur WhatsApp
33 policiers parisiens mis en cause dans des conversations WhatsApp. Ils auraient tenu des propos racistes et sexistes.
« Provocation non publique à la haine raciale », c’est l’objet de l’enquête qui vient d’être confiée à l’Inspection générale de la police nationale.
Elle porte sur une quarantaine de conversations WhatsApp qui se sont étalées sur huit mois et qui étaient le fruit d’échanges entre plusieurs agents de police parisiens.
Ce groupe réunit 33 fonctionnaires de la Brigade des délégations et des enquêtes de proximité du VIIIe arrondissement de la capitale.
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Personnes censées recevoir les plaintes
Ce sont les journalistes du site StreetPress qui ont révélé l’affaire. Selon leur enquête, les propos racistes sont en réalité plutôt minoritaires dans les conversations WhatsApp. Par exemple, on peut lire ceci, à propos d’un homme noir venu déposer une plainte pour discrimination : « Comme d’habitude… Il n’a pas un autre terrain sur lequel jouer » ; avec cette réponse : « Je dirais bien dans un champ de coton, mais j’ai peur de passer pour un raciste ».
Des propos racistes donc plutôt minoritaires alors que les propos sexistes y fleurissent allègrement. Par exemple, StreetPress retranscrit cet échange : « Il a quand même une affaire de viol, d’agression sexuelle et d’abus de confiance… » ; avec cette réponse : « Seulement ? Il n’arrive pas à la cheville de Totof [Christophe Castaner] alors ».
Le collectif « Nous toutes » a dénoncé des « faits graves » venant de « personnes censées recevoir les plaintes de victimes de violences ». Le préfet de police de Paris a signalé ces faits au procureur de la République et a saisi l’IGPN.
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« Blagues de mauvais goût »
Enfin, une enquête pour « harcèlement moral » a été ouverte en septembre au sujet d’insultes racistes et « blagues de mauvais goût » quotidiennes qui visaient un policier noir de cette même brigade. Cette enquête a été confiée au service de déontologie de la Préfecture de Police de Paris.
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