Polémique sur l’esclavage : Gérald Darmanin corrige le tir
Gérald Darmanin tente d’éteindre le feu de la polémique. L’esclavage a été aboli à la suite de la « longue lutte » des esclaves, a précisé hier le ministre de l’Intérieur.
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a dû préciser ses propos qui avaient fait polémique la semaine dernière. « C’est la République qui a aboli par deux fois l’esclavage, et il est évident que cela faisait suite à une longue lutte de personnes qui étaient soumises à l’esclavage », a déclaré Gérald Darmanin lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Il était pressé par les parlementaires de la Réunion Perceval Gaillard (LFI) et Karine Lebon (PCF) et de Guadeloupe, Max Mathiasin (LIOT), de revenir sur des propos qui avaient poussé 18 députés ultramarins à l’accuser de « révisionnisme historique », le 3 février dernier dans une lettre ouverte.
Résistance constante des esclaves
« C’est la République française qui a aboli l’esclavage (…) on demande donc (aux territoires ultramarins) d’aimer la République », avait déclaré Gérald Darmanin lors d’un colloque, déclenchant la colère des signataires de la lettre ouverte.
L’abolition de l’esclavage est « le résultat de la résistance constante des esclaves, contraints d’arracher leur liberté là où les décisions de la République mentionnées par Gérald Darmanin tardaient à être proclamées, et plus encore, à être appliquées », avaient pour leur part assuré les députés ultramarins.
« Révisionnisme à l’envers »
Pour Gérald Darmanin, « on peut être fier d’être membre de la République française et je pense que le dire ne retire rien au fait que la France a mis en place l’esclavage, et que c’est un crime contre l’humanité et que bien évidemment, des gens se sont rebellés, ont résisté et par le combat ont permis la fin de l’esclavage ». « Attention à ne pas faire du révisionnisme à l’envers », avait ajouté Gérald Darmanin.