Plus de 100 migrants expulsés par la Tunisie vers l’Algérie selon HRW

 Plus de 100 migrants expulsés par la Tunisie vers l’Algérie selon HRW

Des migrants d’origine africaine sont escortés par des gardes-côtes tunisiens à leur arrivée à Sfax à bord d’un bateau militaire, le 9 août 2023. Les migrants auraient tenté de naviguer vers l’Europe à bord de petites embarcations lorsqu’ils ont été interceptés par les garde-côtes tunisiens et escortés jusqu’au rivage tunisien. FETHI BELAID / AFP

L’ONG Human Rights Watch affirme avoir recueilli des témoignages indiquant qu’au moins une centaine de candidats à l’émigration ont été collectivement expulsés vers la frontière avec l’Algérie les 18 et 20 septembre et laissés sans nourriture ni eau.

Plus de 100 migrants africains, interceptés en mer par la garde nationale tunisienne, ont été expulsés vers l’Algérie à la mi-septembre selon Human Rights Watch (HRW). Parmi eux figuraient des enfants et peut-être des demandeurs d’asile, dénonce l’ONG.

HRW exprime son inquiétude quant à un changement potentiellement dangereux dans la politique tunisienne, soulignant que les autorités avaient l’habitude de libérer les migrants interceptés. Certains migrants ont affirmé avoir été battus par des agents de la garde nationale qui leur ont également volé leurs biens, dont des téléphones, de l’argent et des passeports.

 

Protestations officielles des Nations-Unies

Cette situation survient seulement deux mois après de précédentes expulsions massives et inhumaines de migrants et de demandeurs d’asile africains vers le désert. Les forces de sécurité tunisiennes ont de nouveau exposé ces personnes au danger en les abandonnant dans des zones frontalières reculées.

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HRW indique n’avoir pas pu vérifier si de telles opérations ont continué en octobre. Ces expulsions collectives, qui contreviennent à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ont suscité des protestations officielles du Secrétariat général de l’ONU à New York.

Rappelant un accord conclu le 16 juillet prévoyant une aide européenne de 105 millions d’euros à la Tunisie pour lutter contre l’immigration clandestine, HRW appelle l’UE à cesser tout financement des autorités responsables de ces abus.