Plan de relance : « beaucoup moins vert qu’il n’y paraît »

 Plan de relance : « beaucoup moins vert qu’il n’y paraît »

Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Daniel Pier / NurPhoto / AFP

Après l’annonce du plan de relance, Greenpeace se montre sceptique quant à la volonté d’une véritable politique écologique du gouvernement.

 

Inédit ?

100 milliards d’euros. Une somme colossale pour un plan de relance, destiné à faire face à la crise du Covid-19, annoncé en grandes pompes par le gouvernement hier (3 septembre).

30 milliards seront consacrés à la transition énergétique. Le Premier ministre Jean Castex indiquait qu’une telle somme revenait à « doubler les investissements que l’Etat consacre habituellement à l’écologie ».

Egalement présente pour la présentation de ce plan, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili ajoutait : « Ce plan, c’est un pas de géant pour la transition écologique ».

 

Pas si vert ?

« Un plan de relance du monde d’avant, beaucoup moins vert qu’il n’y paraît » selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. « Le gouvernement persiste à ménager le secteur privé avec de nouveaux cadeaux, comme la baisse des impôts de production à hauteur de 20 milliards d’euros pour toutes les entreprises sans distinguo basé sur leur impact environnemental et sans conditions écologiques et sociales contraignantes » s’indigne le DG de Greenpeace France.

Ce dernier pointe les aides gouvernementales à l’aéronautique et l’automobile, des « secteurs polluants », début mai. Ce qui n’a pas empêché Air France et Renault d’annoncer, dès fin mai, la suppression d’emplois en France, respectivement 7500 et 4600 postes.

 

Déception

Pour Greenpeace, ce plan de relance annoncé comme « vert » pendant l’été par le gouvernement, ne l’est pas tant que ça. « Faute de s’accompagner de mesures normatives structurantes, ce plan ne permettra pas de changer la donne : rien sur la baisse du trafic routier ou aérien, rien sur la baisse de la production de viande, d’œufs et de produits laitiers qui sont nécessaires pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre » note Jean-François Julliard.

Malgré ce budget alloué à la transition énergétique, Greenpeace regrette que, pour le gouvernement, « l’environnement reste une variable d’ajustement ».