Plainte pour diffamation contre l’AFP : Marine Le Pen déboutée

 Plainte pour diffamation contre l’AFP : Marine Le Pen déboutée

Marine Le Pen et Gilbert Collard / ©Thomas Padilla/MAXPPP

L’Agence France-Presse (AFP), poursuivie en diffamation par la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen pour une dépêche publiée en juillet 2017, a été relaxée mardi par le tribunal correctionnel de Paris.

La présidente du RN avait porté plainte pour « diffamation publique envers un particulier » contre l’agence et l’un de ses journalistes. La plainte de Marine Le Pen faisait suite à la publication par l’AFP d’une dépêche rappelant les procédures pénales alors en cours à l’encontre du parti d’extrême droite.

Sous le titre : « Au FN, une refondation sous menace judiciaire », le texte rappelait les affaires judiciaire en cours contre le Front national (ancien nom du Rassemblement national, NDLR) et sa présidente. Plusieurs enquêtes étaient en effet en cours concernant notamment le financement des campagnes législatives et présidentielles de 2012.

La dépêche rapportait notamment, de manière anonyme, l’opinion de certains membres ou anciens membres du FN. Ceux-ci affirmaient que Marine Le Pen avait pu « profiter » du système de surfacturation mis en place pour financer les législatives de 2012 au détriment de l’État. Selon le tribunal, les « interrogations » soulevées par la dépêche constituaient « un sujet d’intérêt général ». Elles méritaient dès lors « d’être portées à la connaissance du public ».

 

Le professionnalisme de l’AFP confirmé

Jugé pour cette affaire en novembre 2019, le parti de Mme Le Pen a finalement obtenu en juin 2020 une relaxe des accusations d’escroquerie dans le financement des législatives de 2012. Le parquet a fait appel de ce jugement.

Dans son jugement, le tribunal correctionnel a rappelé mardi qu’il « importe peu » que le RN ait été par la suite relaxé du chef d’escroqueries. En effet, »la bonne foi s’apprécie au regard des éléments en possession de l’auteur de l’article au jour de sa publication ».

Le tribunal a relevé également que le journaliste auteur de la dépêche ne présentait pas « d’animosité personnelle » à l’encontre de Mme Le Pen. Il souligne qu’il « a été particulièrement prudent dans le rapport qu’il a fait des soupçons des anciens collaborateurs » du FN.

Mme Le Pen avait elle-même annoncé sa plainte sur son compte Twitter. Elle accusait au passage l’AFP d’être devenue « une usine à ragots diffamatoires ». Le tribunal a jugé que l’AFP et le journaliste pouvaient « bénéficier du fait justificatif de la bonne foi ». En conséquence, le tribunal a décidé de les relaxer.