Photojournaliste blessé Ameer al-Halbi : RSF porte plainte

 Photojournaliste blessé Ameer al-Halbi : RSF porte plainte

Ameer al-Halbi avait été blessé au visage par un coup de matraque de la police, le 28/11/2020, lors de la « Marche de libertés ». RSF porte plainte. SAMEER Al-DOUMY / AFP

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a porté plainte pour « l’agression du photographe Ameer al-Halbi » lors de la « Marche de libertés ».

 

Plainte

La photo de son visage ensanglanté avait largement fait le tour des réseaux sociaux. Le photojournaliste indépendant Ameer al-Halbi avait été violemment touché au visage par un coup de matraque, le 28 novembre dernier, lors de la « Marche des libertés ». Bilan : fracture du nez, de l’arcade sourcilière gauche et une incapacité de travail.

RSF, en concertation avec le photojournaliste, a décidé de porter plainte (7 décembre) « contre le préfet de police de Paris Didier Lallement et contre X pour violences volontaires par une personne dépositaire de l’autorité publique ».

Responsabilité

« L’agression contre Ameer al-Halbi représente une violente entrave au droit d’informer » s’indigne Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Ce dernier justifie également le fait de porter plainte contre Didier Lallement. « Le préfet de police de Paris est celui qui donne les instructions de maintien de l’ordre. Il est donc directement responsable de ce manquement à la protection des journalistes. C’est la raison pour laquelle que nous portons plainte contre lui ».

De la Syrie à Paris

Originaire de Syrie, collaborateur du magazine Polka et de l’Agence France Presse, Ameer al-Halbi a été touché durement physiquement mais encore plus moralement. « C’était dur parce que j’ai eu l’image de la Syrie. Bien sûr, il n’y a pas de comparaison entre la Syrie et la France, mais j’ai vécu la même situation en Syrie quand j’avais 15 ans [En 2011, ndlr] (…) Ça m’a rendu fou à l’intérieur, d’avoir l’image d’Alep. D’être à Paris, de voir la même situation… », a confié le photojournaliste à l’AFP (1er décembre).

Les forces de l’ordre de nouveau visées puisque RSF avait déjà porté plainte contre X et contre Didier Lallement (27 novembre). Suite aux violences policières commises sur trois journalistes lors de l’évacuation d’un campement de migrants (23 novembre) place de la République.

 

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