Pédocriminalité dans l’Eglise, la lente indemnisation des victimes
Pédocriminalité. Il y a un an, était publié le rapport Sauvé. Depuis, des mécanismes de réparation ont été mis en place, mais à un rythme trop lent.
C’était le 5 octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise présidée par Jean-Marc Sauvé, révèle des chiffres « accablants » : depuis 70 ans, environ 330 000 personnes ont été agressées lorsqu’elles étaient mineures. Toutes ont été victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l’Eglise.
Un mois plus tard, l’Eglise reconnaît sa responsabilité « institutionnelle », ainsi que le caractère « systémique » des violences. Dans de nombreux cas, les victimes n’ont aucun recours, puisque leur agresseur n’est plus en vie ou bien puisqu’il y a prescription des faits. L’Eglise a donc « décidé d’engager un processus de reconnaissance de la qualité de victime et de réparation des dommages commis en son sein ».
Dispositif sous-dimensionné
Malgré ce qui semble être une bonne volonté affichée de l’Eglise, les associations de victimes tirent un bilan mitigé du fonctionnement de ces deux instances. Sur un millier de demandes enregistrées depuis le début de l’année, 60 décisions ont été rendues seulement, pour des montants allant de 8 000 à 60 000 euros.
Le Collectif Parler et revivre dénonce un « dispositif totalement sous-dimensionné » avec « trop peu de moyens humains ». Une douzaine d’associations de victimes se retrouveront à Paris dans deux jours, le 8 octobre, en présence de Jean-Marc Sauvé, pour « mettre la pression ».
Instance sans autorité ecclésiale
A noter également que si le rapport a eu des traductions concrètes en France, la Commission Sauvé n’a pas été reçue à Rome par le pape en décembre, comme cela avait été initialement programmé.
De nombreuses voix issues de l’Eglise critiquent la commission Sauvé, jugeant impensable qu’une instance « sans autorité ecclésiale » impose les réformes à mettre en place.