Paul Bowles et Tanger, sa « Dream city » dans laquelle il vivra 52 ans
« J’avais toujours eu la vague certitude qu’un jour de ma vie, j’arriverais dans un lieu magique, qui, en me livrant ses secrets, me donnerait la sagesse et l’extase, peut-être même la mort ». L’écrivain américain Paul Bowles l’aura trouvé, son lieu de rêve, en la ville de Tanger. Il y vivra 52 ans et y mourra, à l’âge de 88 ans.
Né à New York en 1910, l’écrivain et compositeur américain, Paul Bowles, abandonne vite ses études et décide de vivre une vie de voyages, sans imaginer qu’un jour, il abandonnera sa vie de nomades et s’établira dans une ville pour toute une vie. Lorsqu’il la découvrira pour la première fois en 1931, à l’âge de 21 ans, Tanger agira comme une révélation pour lui :
« Si je dis que Tanger me frappa comme étant une ville de rêve, il faut prendre l’expression dans son sens littéral. Sa topographie était riche de scènes typiquement oniriques : des rues couvertes semblables à des couloirs avec, de chaque côté, des portes ouvrant sur des pièces, des terrasses cachées dominant la mer, des rues qui n’étaient que des escaliers, des impasses sombres, des petites places aménagées dans des endroits pentus, si bien qu’on aurait dit les décors d’un ballet dessinés au mépris des lois de la perspective, avec des ruelles partant dans toutes les directions. On y trouvait aussi des tunnels, des remparts, des ruines, des donjons et des falaises, autant de lieux classiques de l’univers onirique. »
Le souvenir de Tanger ne l’aura jamais quitté, puisque 16 ans plus tard, il décidera d’y vivre jusqu’à la fin de sa vie. Paul Bowles sera celui qui fera découvrir « La Perle du Détroit » aux auteurs issus de la Beat generation, qui viendront lui rendre visite. L’auteur sera également celui qui traduira les oeuvres des écrivains Mohamed Mrabet et Mohamed Choukri.
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