Pass culture : après l’expérimentation vient la phase des réticences

 Pass culture : après l’expérimentation vient la phase des réticences

Application Pass culture

Le dispositif amorcé depuis juin 2019 est toujours en phase d’expérimentation. Testé dans 14 départements, dont la Seine-Saint-Denis, le pass culture est une application qui octroie aux jeunes de 18 ans un crédit de 500 euros pour leur permettre d’accéder aux offres culturelles de proximité ou numériques de leur choix. Le projet qui pourrait être étendu à toute la France d’ici janvier 2022, fait l’objet de remises en question de la part de nombreux politiques.  

Autour du Pass culture, les avis sont mitigés.

Les réactions

D’un côté, certains députés sont enthousiastes et se disent très favorables à ce projet culturel. Selon eux, il devrait être intégré dans une perspective politique national. C’est d’ailleurs ce vers quoi le dispositif tend, à savoir réduire les inégalités quant à l’accès à la culture, intrinsèquement liées aux problématiques sociales et financières qu’accusent de nombreux jeunes, notamment dans les quartiers défavorisés. D’un autre côté, d’autres personnalités politiques affichent certaines réticences. C’est notamment le cas de l’ancien ministre de la Culture Franck Riester qui exprimait déjà des doutes, et aujourd’hui, c’est Roselyne Bachelot, la nouvelle ministre de la Culture du gouvernement Macron, qui parle de « fragilités » en se posant des questions autour de l’éventuelle sous-consommation des 500 euros.

Les problématiques

À l’Elysée, certains points bloquent, notamment au niveau juridique (il est nécessaire de protéger les données), ainsi que budgétaire. Si le Pass culture est généralisé à tous les jeunes de 18 ans, ce qui représentera alors quelque 820.000 personnes d’ici 2022, le projet devrait représenter une dépense de 105 millions d’euros par an pour l’État. En complément, les partenaires publics ou privés du projet devraient également participer au financement du Pass Culture, par l’apport de moyens financiers ou en valorisant les biens culturels disponibles sur le Pass Culture. La phase d’expérimentation a notamment pour but de permettre de tester le modèle économique du Pass Culture et de le réajuster en fonction des résultats.

Des pratiques axées sur le numérique

Une autre des ambitions du Pass culture est de diversifier les pratiques des jeunes. Selon les dernières données rapportées par Le Monde, ce sont les livres, la musique (abonnement à Deezer, festivals et concerts) et l’audiovisuel (abonnement à OCS, Canal+ et Pathé-Gaumont) qui sont en tête. Du côté du théâtre, des musées, de la presse et des activités artistiques, l’intérêt est plutôt bas. Dans le contexte de la crise sanitaire où le secteur de la culture est fortement impacté, les interrogations se portent également sur la contribution ou non de l’initiative quant au renouvellement et l’essor du secteur.

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