Inauguration du jardin des moines de Tibhirine
Ce lundi, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a dévoilé une plaque en hommage aux sept moines de l’abbaye de Tibhirine, assassinés le 21 mai 1996.
Vingt ans jour pour jour (ou presque) après l’assassinat des sept moines, le square Saint-Ambroise du 11e arrondissement situé face à l’église du même nomvient d’être rebaptisé en "jardin des moines de Tibhirine".
Les sept frères de l’ordre cistercien de la stricte observance avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 au monastère Notre-Dame de l’Atlas, sur les hauteurs de Médéa (Algérie). Leurs têtes avaient été retrouvées le 30 mai, les assassinats avaient été revendiqués par le groupe islamique armé (GIA) qui, à l’époque, semait la terreur dans le pays.
« C’est avec beaucoup d’émotion que je vous accueille pour l’inauguration de ce jardin ». Au micro, François Vauglin, le maire PS du 11earrondissement de la capitale, rend hommage « à sept hommes qui ont choisi de rester pour donner de l’espoir à tous ceux qui en avaient besoin ».
Ces sept moines avaient choisi de rester dans leur monastère malgré les menaces de mort. « Ils connaissaient les risques de la haine et du rejet de l’autre » ajoute l’édile.
Dans l’église, les visages sont chargés d’émotion. Au micro, le frère de Christian de Chergé, lit le testament de ce dernier. Un moine, qui comme ses frères, a privilégié jusqu’à son dernier souffle la rencontre et la fraternité avec les musulmans.
« Ils n’avaient pas peur » souligne Anne Hidalgo, qui loue leur courage, « ils ont créé des conditions de dialogue contre la violence et pour promouvoir la paix ».
La maire de Paris veut qu’on se souvienne « du courage » de « ces héros » qui ont « sacrifié leurs vies » rappelant qu’à une période « où notre ville a été par deux fois touchée par des actes terroristes, nous devons continuer de nous battre contre ces fanatiques qui détournent la religion ».
Vingt ans après leur assassinat, cette plaque vient relancer le débat autour d’une enquête qui patine toujours. Les familles contestent la version officielle d’un crime islamiste et déplorent qu’Alger ne mette pas toute son énergie pour faire la lumière sur ce drame. « Il est indispensable que la vérité puisse être faite sur cette tragédie » conclut François Vauglin.
Jonathan Ardines