Corruption connections
C’est un brûlot qui va certainement faire beaucoup de bruit peut-être plus à Alger qu’à Paris. « Paris Alger, une histoire passionnelle » qui est sorti en France le 15 avril revient sur les relations incestueuses entre les politiques Français et leurs homologues Algériens.
L’essai de Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet, deux journalistes de TF1 et du JDD, donne à lire notamment des révélations sur l’affaire Khalifa, sur l’assassinat d’Hervé Gourdel, ainsi que sur les « arrangements » des gouvernements français avec l’Algérie. Les affaires seraient ainsi très bonnes entre les entreprises françaises et les dirigeants algériens. Des affaires qui permettent à l’état français d’engranger des milliards mais qui donnent surtout la possibilité à des ministres d’acheter des résidences de luxe dans des quartiers huppés de Paris et en faisant notamment des affaires lucratives avec l’argent détourné au nez des Algériens en colère mais neutralisés.
Paris a le beau rôle
A titre d’exemple, les auteurs reviennent sur les contrats gaziers, « en 2003, GDF-Suez s’est associé avec la Sonatrach dans le programme TouatGaz. Ce nouveau site gazier devrait entrer en production en 2016. Les Français sont actionnaires majoritaires à hauteur de 68% dans le groupement de TouatGaz. Un investissement de 2 milliards de dollars pour des puits et des réserves de quelque 68 milliards de mètres cubes. En Algérie, le pouvoir en place, qui impose aux entreprises privées désireuses de s’implanter en Algérie un partenaire local à 51%, est plutôt discret sur le sujet ». Ce qui n’empêche pas une coopération très étroite sur le plan sécuritaire, notamment avec un partage des rôles au Sahel.
Un petit bémol cependant, tout au cours de la lecture de l’ouvrage, Paris a le beau rôle, celui du partenaire qui profite d’une situation qu’il n’a guère encouragé. Les méchants, c’est bien entendu les ministres et autres ripoux algériens qui se remplissent les poches d’une manière éhontée, des ministres algériens sont d’ailleurs nommément cités par les auteurs. En face des Bouchouareb, Amar Saadani, Cherif Rahmani, on n’a aucun comparse français.
Le livre est intéressant à plus d'un titre, même si dans la sortie de Christophe Dubois sur LCI pour parler de son ouvrage, l’auteur s’est contenté de brocarder le pouvoir algérien et son opacité mis en place par un « régime policier » .
Rachid Meheni