Paris 2024 : le calvaire estival des plus précaires
Malgré une réussite saluée à l’international, les JO de Paris 2024 ont rendu l’accès aux dispositifs d’aide très compliqué pour les plus précaires. Médecins du Monde fait le bilan.
« Nous avons vite compris que nous devions éviter d’exposer notre public, particulièrement les personnes en situation irrégulière, à des contrôles de police », explique Matthieu Dréan, coordinateur de la mission banlieue Île-de-France pour Médecins du monde.
Le centre d’accès aux soins et d’orientation (Caso) de l’ONG est situé à Saint-Denis, entre le Stade de France et le Comité d’organisation des JO de Paris.
A l’approche des Jeux, les expulsions d’Île-de-France ou encore les évacuations de campements se sont multipliées. Leurs usagers, pour la plupart en situation de grande précarité, étant directement menacés, Médecins du monde avait décidé de délocaliser leurs permanences du 1er juillet au 15 août.
Délocalisation réussie
Pendant les Jeux olympiques, les équipes de Médecins du monde recevaient les plus précaires, à Pantin, le mardi après-midi. Tandis qu’elles se trouvaient à Bobigny, le jeudi et le vendredi, pour assurer des consultations de médecine générale, psychologique ou encore de la médiation de santé.
Affiches, flyers, groupe Whatsapp, les équipes de Médecins du monde ont multiplié les communications pour maintenir le lien avec leurs usagers.
« Dès le mois de juin, nous avons largement communiqué auprès des personnes qui venaient au centre de Saint-Denis (…) Et dès l’ouverture de la première permanence à Pantin le 2 juillet, le public était presque aussi nombreux qu’un jour normal », se félicite Matthieu Dréan.
Nécessité
Guillaume Bellon, responsable du Caso de Saint-Denis, revient sur l’importance d’avoir maintenu un accueil des populations précaires : « Sans accueil social, on ne maintient pas notre objectif premier de réorientation, de ne pas nous substituer au droit commun (…) Le soin est la porte d’entrée dans les Caso et le Caso est un premier carrefour vers d’autres structures comme les Permanences d’accès aux soins de santé (Pass) des hôpitaux ».
L’ONG a dû faire preuve flexibilité pour maintenir son activité et assurer un service minimum. Suite à cette expérience, Médecins du Monde documentera « l’impact des Jeux sur le système de santé et sur l’accès aux soins de celles et ceux qui en demeurent les grands perdants ».