Le ministre algérien de l’Industrie détient une société offshore

 Le ministre algérien de l’Industrie détient une société offshore

Abdeslam Bouchouareb


 


Cité dans l’affaire Panama Papers révélée aujourd’hui par plusieurs journaux, le ministre algérien de l’Industrie n’a toujours pas réagi laissant le soin à la Compagnie d’études et Conseil (CEC) qui gère sa société offshore Royal Arrival Corp d’apporter quelques précisions. 


 


Grand camouflet pour le ministre algérien de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. Membre influent du gouvernement Sellal du fait de sa proximité avec le frère du président Bouteflika, il est impliqué dans l’affaire « Panama Papers », révélée, ce lundi 4 avril, par plusieurs journaux dans le monde. Son nom figure parmi les personnalités citées dans cette méga-évasion fiscale.


En effet, selon les documents révélés, le ministre algérien est détenteur, depuis juillet 2015, d’une compagnie domiciliée au Panama, du nom de Royal Arrival Corp. C’est à travers cette société qu’Abdeslam Bouchouareb détient un compte en banque en Suisse, auprès de la NBAD Private Bank SA.


Selon l’International consortium of investigative journalists (ICIJ) qui a mené cette enquête, la société est gérée par le biais d’une autre compagnie détenue par le ministre algérien, du nom de Compagnie d’étude et de conseil (CEC), basée au Luxembourg.


« Dans les emails envoyés au cabinet panaméen au centre du scandale international, Mossack Fonseca, la CEC informe que la Royal Arrival Corp. active dans la représentation commerciale et la négociation des contrats commerciaux, les travaux publics et le transport maritime et ferroviaire en Turquie, au Royaume-Uni et en Algérie », lit-on dans le document concernant le ministre algérien et qui a été rédigé en anglais.


Dans le document, on retrouve même un formulaire rempli au stylo par Bouchouareb se présentant  comme « ministre de l’Industrie et des Mines ». Selon l’ICIJ, la société financière luxembourgeoise qui a créé la compagnie de Bouchouareb a soutenu que cette société a été « constituée en toute transparence ». Et elle sert à gérer une propriété héritée.


Selon le même document, l’ouverture du compte à la banque NBAD de Genève n’aurait jamais été finalisée, car le ministre aurait demandé de geler cette société pendant ces mandats publics, précise la même source. Pour l’instant, le ministre algérien n’a fait aucune réaction par rapport à ces révélations. Il devra, sans nul doute, s’expliquer sur l’objectif de la création de cette société offshore et est-ce qu’il l’a signalé dans sa déclaration de patrimoine comme l’exige la loi algérienne.


C’est plutôt la Compagnie d’études et Conseil (CEC) qui vient de réagir à sa place en précisant que la  Royal Arrival Corp a été « créée pour gérer le patrimoine privé du ministre, mais n’a jamais été active » et que le ministre « ne possède aucun compte bancaire ». Selon un communiqué adressé à l’agence APS, CEC a précisé que la société en question « a été constitué en toute transparence ».


« M. Bouchouareb, en apprenant nos démarches, a immédiatement  demandé de geler (pendant l’exercice de ses mandats publics) toute utilisation de cette société et l’ouverture du compte bancaire à la NBAD Genève n’a, de  ce fait, pas été concrétisée », ajoute la même source. Pour CEC cette société « avait pour objet de reprendre et gérer des biens patrimoniaux  existants avant l’entrée en fonction de Monsieur Bouchouareb ».


 


Yacine Ouchikh