Tony Blair regrette le boycott du Hamas après sa victoire aux élections palestiniennes de 2006
Dix ans plus tard. Dix ans trop tard ? Avec regret, l’ancien Premier ministre anglais, Tony Blair, qui avait représenté le Quartet pour le Moyen-Orient, (Etats-Unis, l'Union européenne, l'ONU et la Russie) jusqu’en 2015, a avoué ce samedi 14 octobre dans un entretien accordé au journal britannique "The Guardian" que la communauté internationale n'aurait pas dû "céder à la pression israélienne" et qu'elle avait commis une "erreur en boycottant le Hamas" après sa victoire aux élections palestiniennes de 2006.
"Rétrospectivement, je pense que nous aurions dû, dès le tout début, tenter d’amener le Hamas au dialogue pour qu’il change ses positions. C’est ce que je pense que j’aurais dû faire, avec le recul", a encore affirmé Tony Blair.
Pour bénéficier de la reconnaissance des dirigeants occidentaux, le Hamas devait reconnaître Israël et respecter les accords conclus précédemment entre le Fatah et Israël.
L'ultimatum avait été rejeté par le Hamas, car les élections avaient été jugées libres et transparentes par les observateurs internationaux. Plus des trois-quarts des électeurs palestiniens s'étaient rendus dans les bureaux de vote. 900 observateurs internationaux avaient témoigné de la régularité du scrutin.
Le boycott et le blocus international imposé sur Gaza depuis 2007 ont augmenté l'isolement et la souffrance des Palestiniens.
Ce revirement de la position de Tony Blair intervient à la suite de la conclusion d'un accord de réconciliation entre les mouvements palestiniens le Hamas et le Fatah survenu le 12 octobre, après deux jours de discussions menées en Égypte. L'accord a été salué par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
De son côté, l'ancien chef de cabinet de Blair, Jonathan Powell, va encore plus loin, en déclarant que la stratégie du Quartet qui consistait à exclure le Hamas des discussions pour une sortie de crise au Moyen-Orient, était "une terrible erreur". Selon Powell, il fallait discuter aussi bien avec le Fatah qu'avec le Hamas, ce qui aurait rendu la situation "beaucoup plus facile".
Nadir Dendoune