Palestine. On brûle aussi les enfants
On croyait qu’Israël, dès les premiers jours de son offensive sur Gaza, avait épuisé toutes les facettes de l’horreur après des bombardements de populations civiles, ses exécutions de Palestiniens ligotés et les yeux bandés, ses viols systématiques de femmes Palestiniennes, ses tirs ciblés visant des civils, ses bombes de phosphore lâchées sur des hôpitaux pleins à craquer de malades. Mais non, les images terrifiantes concernant l’attaque israélienne contre un camp de réfugiés à Rafah est plus qu’accablant pour Tel-Aviv.
Sur les 45 morts et plus de 200 blessés, la majorité sont des femmes et des enfants mais de plus, l’attaque dans le sud de la bande de Gaza, survenue dans la soirée du 26 mai, avait déclenché un incendie brûlant vif ces gosses et leurs mamans. Une grande partie des images de cet incendie, sont insoutenables, que ce soit celles du corps sans tête d’un enfant porté par un homme en pleurs du camp, ou encore celles d’une femme ramassant quelques cendres de ce qui restait de ses enfants. Summum de l’horreur, ces personnes brûlées vives par le plastique en fusion de leurs tentes.
Auparavant, en quelques semaines, l’armée « la plus morale du monde » avait réussi l’exploit de déplacer par la force un million de personnes de Rafah, des populations fragilisées parce que déjà̀ déplacées à plusieurs reprises. Au passage, elle a pris soin de détruire les fragiles infrastructures de l’aide internationale qui tentaient de survivre à la pression au fil des mois.
Fidèle à sa ligne génocidaire, le gouvernement israélien qui a parlé « d’erreur tragique » observait pourtant avec satisfaction ses sympathisants saluer ce massacre, au cours de Lag Baomer, fête juive des feux de joie et de la fin des deuils des fêtes.
Avec la même logorrhée servie à l’occasion, l’ONU a demandé une enquête « complète et transparente », mais le clou du spectacle, c’est le silence de Washington face à cette énième tragédie. Oubliant d’abord que la veille de l’attaque, Les États-Unis se sont contentés d’appeler Israël à « prendre toutes les précautions pour protéger les civils. » alors qu’en réalité l’administration Biden ayant choisi dès le 6 mai de soutenir cette opération.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby, toute honte bue, a confié au Guardian, que « les actions israéliennes n’ont pas franchi de ligne rouge, et ne constituent pas un assaut majeur contre Rafah. Nous ne voulons pas d’opération terrestre majeure à Rafah qui rendrait difficile pour les Israéliens une lutte contre le Hamas sans causer de dégâts considérables et, potentiellement, un grand nombre de morts. Nous n’avons pour l’instant rien vu de tel » !
Le New York Times rappelle pourtant que « parmi les munitions utilisées par Israël, on trouve des armes fabriquées par Washington ». Dans la foulée, les journalistes de CNN ont passé au scanner les vidéos des frappes et celles publiées après l’attaque sur le « Camp de la Paix Koweït 1 », et ont ainsi identifié les « GBU-39 », bombes de petit diamètre, fabriquées par Boeing et en service depuis 2006.
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En clair, a-t-on encore besoin de rappeler que l’Etat fasciste de Tel Aviv tire sa force du soutien inconditionnel de l’Oncle Sam, et la question qui se pose c’est bien comment se fait-il que rares sont les observateurs internationaux qui désignent Washington comme l’ennemi numéro un des Palestiniens ?
Pourtant, pas plus tard qu’en avril dernier en plein massacre des populations civiles à Gaza, le veto américain a torpillé une vaste offensive diplomatique à l’ONU visant à accorder à la Palestine le statut de membre à part entière de l’organisation.
En réalité, cherchant à dominer le monde, contraignant tous les pays et bafouant toutes les règles, les États-Unis poursuivent toujours une stratégie hégémonique concernant le Moyen-Orient.
Qu’elle s’intitule « puissance intelligente » sous Barack Obama, « America First » avec Donald Trump ou « Build Back Better » sous le mandat de Joe Biden, l’objectif avoué reste toujours le même: garantir l’hégémonie américaine sur le monde arabe contrôlant le robinet du pétrole et celui du gaz, ce n’est pas pour rien que Washington possède la plus grande base du monde à Doha au Qatar.
Sans remonter jusqu’à 2003, avec une guerre en Irak menée sur la base de mensonges éhontés, qui a tué 180.000 à 200.000 civils irakiens, il faut rappeler que depuis les attaques terroristes du 11 septembre 2001, la politique étrangère des États-Unis est désormais conduite sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Un prétexte commode pour mettre au pas les Etats ou les individus qui refusent de marcher à la baguette. La seule différence, c’est qu’en Palestine, vu les exactions menées par Israël, le protégé est au moins aussi cruel que le tuteur.