Logements en terres palestiniennes occupées, Airbnb sous pression.

 Logements en terres palestiniennes occupées, Airbnb sous pression.


 


« Deux pièces agréable, proche toutes commodités, 65$ la nuit » et surtout, ce que Airbnb ne mentionne pas lors de ses annonces de locations, situé dans les colonies israéliennes en Cisjordanie… Fin mai, la campagne Stolen Homes organisait une journée internationale afin de dénoncer une nouvelle fois cette situation qui dure, cette situation illégale. Conduite en France par le collectif SumOfUs, la campagne BDS et l'UJFP, l'offensive contre cette pratique d'Airbnb commence à porter ses fruits.


 


L'ONU entre en scène


« Nous avons fait cette action pour accentuer la pression sur Airbnb. Les Nations unies vont établir une liste noire des entreprises qui profitent de la colonisation israélienne. Airbnb serait très susceptible d’apparaître dans cette liste » confie Nabil Berbour, membre de SumOfUs. L'ONU annonçait le mois dernier la création d’une base de données de toutes les entreprises impliquées dans l’implantation illégale de colonies d’Israël en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem. Une première version de cette liste où pourrait bien figurer la puissante entreprise Airbnb. « Nous soutenons la campagne Stolen Homes parce qu'en tirant profit des colonies israéliennes, Airbnb contribue directement à notre souffrance. Chaque semaine, nous tenons des manifestations non violentes au sein même des colonies où Airbnb offre ses logements. Nos manifestations non violentes sont réprimées avec violence par des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc… » expliquait Ilyad Burnat, lauréat du prix James Lawson en 2015 pour son excellence des pratiques non violentes.


 


Sous pression


« Nous avons ciblé un des plus gros investisseurs afin que ce dernier presse Airbnb de régler le problème des locations situées dans les colonies israéliennes » indique Nabil Berbour. Et c'est peu dire puisque cet investisseur c'est Fidelity Investment dont la présidente, Abigail Johnson, est la sixième femme la plus riche des Etats-Unis. Un moyen de pression de poids qui pourrait être décisif. Si l'on ajoute à cela Human Rights Watch qui, dans un rapport paru en janvier, signalait que les entreprises devraient se retirer des colonies, les pressions se font de plus en plus fortes sur les épaules d'Airbnb. Combien de temps Airbnb pourra résister à ces offensives de plus en plus ciblées et surtout de plus en plus nombreuses… ? En attendant, la pétition lancée par SumOfUs, intitulée « Tandis que les Palestiniens sont expulsés Airbnb profite de leur territoire spolié », continue de recueillir des signatures pour devenir une source de pression supplémentaire.


 


F. Duhamel