Jean Zaru, le récit d’une identité multiple
C’est l’histoire d’une femme ordinaire qui vit dans un lieu qui, lui, n’a rien de commun. Cette femme, c’est Jean Zaru. Elle livre ici son témoignage dans un ouvrage intitulé « Occupés mais non-violents », paru aux éditions Riveneuve.
Dit simplement, il s’agit d’un livre-témoignage sur la vie en Palestine occupée. Et pourtant l’histoire de cette femme n’a rien de simple, tout comme son identité multiple et complexe : « Jean Zaru s’affirme, dans l’ordre, comme Palestinienne, femme palestinienne, femme chrétienne palestinienne… et aussi quacker et pacifiste ». Cet ouvrage, c’est un peu le récit de l’articulation de toutes ces identités.
Une histoire surtout marquée par les combats
Mais c’est aussi « le récit d’une exclusion ». Jean Zaru avait 9 ans en 1948, elle a donc « vécu dans sa chair toutes les péripéties du conflit depuis lors ». Ainsi, elle racontel’histoire de sa famille et la sienne. Une histoire marquée, comme pour toutes les Palestiniennes, par la « culture de dominication masculine ». Mais une histoire surtout marquée par les combats qu’elle doit mener pour affirmer son identité et celle de son peuple, « pour affirmer la présence de quelque 12 millions de chrétiens arabes au Moyen-orient ». « Nous avons été les victimes d’un mythe cruel : le mythe selon lequel la Palestine était une terre sans peuple pour un peuple juif sans terre », écrit l’auteur.
Résister à l’amoindrissement de la réalité de nos vies
Jean Zaru a été professeur à Ramallah, où elle vit toujours d’ailleurs, pour enseigner la culture de la non-violence. L’important est là. Dans ces écrits et dans ces mots de Jean Zaru. « En faisant le récit de nos histoires, nous résistons à l’amoindrissement de la réalité de nos vies ».
Chloé Juhel
« Occupés mais non-violents », de Jean Zaru, paru aux éditions Riveneuve