Depuis deux mois, Salah Hamouri, avocat franco-palestinien est détenu arbitrairement dans une prison israélienne

 Depuis deux mois, Salah Hamouri, avocat franco-palestinien est détenu arbitrairement dans une prison israélienne

Salah Hamouri


La liste des soutiens pour Salah Hamouri s'allonge. Une trentaine de parlementaires français, parmi eux Jean-Luc Mélenchon, ont demandé à ce qu'il soit libéré. Plus de 700 maires (communistes et écologistes) se sont également joints à cet élan de solidarité. 


Deux mois. Cela fait deux mois jour pour jour que notre compatriote Salah Hamouri, avocat franco-palestinien (mère française, père palestinien) de 32 ans croupit arbitrairement dans une geôle israélienne. 


Trois jours après avoir obtenu son diplôme d'avocat, Salah Hamouri, a été arrêté le 23 août 2017 par l'armée israélienne à son domicile de Jérusalem. 


Le 18 septembre, il a été placé en détention administrative par un tribunal militaire illégal au regard du droit international, pour une durée minimale de six mois, renouvelable indéfiniment. 


Les autorités israéliennes lui reprochent officiellement d'avoir repris des activités au sein d'une organisation ennemie, le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), jugée terroriste par Israël. Des accusations fausses selon Hamouri.


"Comme la justice nous refuse l'accès à son dossier, on ne connaît pas en vérité le motif réel de sa détention ", dénonce Elsa Lefort, sa femme. "Depuis très jeune, Salah a milité pour les droits de son peuple. En le mettant en prison, Israël veut le faire taire. Le briser. Aujourd'hui c'est Salah, demain ça sera un autre. Ils veulent le contraindre à quitter sa patrie. Pour eux, un Palestinien de moins, c'est toujours ça de pris. Le but des autorités israéliennes est clair : vider Jérusalem de sa population arabe", continue celle qui a été refoulée d'Israël début 2016, alors qu'elle était titulaire d'un visa en bonne et due forme. "J'étais enceinte à cette époque. Israël ne voulait pas que notre fils naisse à Jérusalem", dénonce Elsa Lefort. 


Ce dimanche 22 octobre la haute cour israélienne s'est réunie pour examiner la demande d'appel de Salah Hamouri concernant sa mise en détention administrative. L'audience s'est tenue en présence de ses parents, du consul adjoint ainsi que du président de l'AFPS – (Association France Palestine Solidarité), "mais comme toujours, seul son avocat était autorisé à lui parler", indique Elsa Lefort. "Une partie de l'audience était publique puis elle s'est terminée à huis clos", précise-elle.

Le verdict doit être rendu sous les trois jours


Ce n'est pas la première fois que Salah Hamouri a affaire à la justice israélienne. Il a déjà été emprisonné  près de sept ans pour un "délit d'intention". Un tribunal militaire l'avait condamné en 2005 le soupçonnant d'avoir voulu assassiner Ovedia Youssef, un rabbin d'extrême droite et d'appartenir au FPLP.


A quelques mois de la fin de sa peine, Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, avait fini par admettre que le dossier d'accusation du jeune Français, 19 ans au moment de son arrestation, était vide. Les proches de Salah Hamouri avaient dénoncé alors "la passivité de l'Etat français à défendre le cas de ce franco-palestinien".


Salah Hamouri est aujourd’hui détenu sous le régime de la détention administrative, sur ordre du ministère de la Défense de l'Etat israélien, sans qu’aucune preuve ne soit fournie pour justifier cette détention. 


L'Etat israélien se sert de la détention administrative comme une véritable politique depuis 1948, et y a progressivement eu recours dans tous les territoires palestiniens conquis depuis 1967.


Elsa Lefort, la femme de Salah, mais aussi Jean-Claude Lefort, son père, sillonnent la France pour sensibiliser sur le cas Hamouri, aidé par un comité de soutien très actif qui se réunit plusieurs fois par mois. "L'objectif, c'est qu'il soit libéré au terme de sa détention administrative", martèlent ses proches. La fin de sa peine a été fixée au 18 mars 2017.


Nadir Dendoune


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