Palestine. Amal Nakhleh, 17 ans, gravement malade et toujours détenu par Israël

 Palestine. Amal Nakhleh, 17 ans, gravement malade et toujours détenu par Israël

Palestine, Ramallah, le 08 janvier 2022. Moammar Nakleh, tenant une photo de son fils Amal Nakhleh, gravement malade mais toujours en détention administrative. ABBAS MOMANI / AFP

Les proches d’Amal Nakhleh sont inquiets. A 17 ans, il est le plus jeune Palestinien détenu actuellement en détention administrative. Les autorités israéliennes lui reprochent d’avoir jeté des pierres sur des soldats. Sa famille rappelle que « personne n’a vu les preuves contre lui ». Elle est surtout inquiète à cause de son état de santé.

 

Amal Nakhleh est atteint d’une maladie neuromusculaire rare qui provoque une fatigue musculaire importante. Il a également subi l’ablation d’une tumeur au poumon en 2020. D’après ses proches, son état de santé nécessite un suivi médical continu et la prise de médicaments régulier et sans interruption.

Après lui avoir rendu visite en prison, son père a déclaré : « Il ne pouvait pas bouger ses lèvres, il ne pouvait pas bouger ses yeux, il ne pouvait pas sourire. Ce sont des symptômes de la maladie… Nous sommes très inquiets de son état de santé », ajoutant : « Il n’y a aucune justification légale pour le détenir, il n’y a pas eu d’accusation ». Amal Nakhleh a été placé en détention administrative il y a un an, en janvier 2021.

La détention administrative est un régime qui permet à Israël d’arrêter et de maintenir en prison des individus censés représenter un danger pour la sécurité, en l’absence de procès équitable. Une pratique critiquée par des organisations de défense des droits humains et des gouvernements à l’étranger, qui accusent Israël d’en abuser. Les Palestiniens sont incarcérés sans accusation, ni procès ni possibilité d’accéder aux éléments de preuve contre eux, colligés par les services de sécurité israéliens.

Amal Nakhleh a été arrêté une première fois par les autorités israéliennes en Cisjordanie occupée en novembre 2020. Passionné de football, Amal avait alors récupéré de son opération de cancer et était sorti avec ses amis quand il a été arrêté, accusé d’avoir lancé des pierres sur des soldats israéliens, ce que nie sa famille.

Après 40 jours de détention, un juge israélien avait ordonné sa libération. Mais lors de l’audience, le représentant des forces de sécurité a affirmé avoir « un dossier de sécurité contre lui ».

Puisqu’aucun dossier n’a été présenté, Amal Nakhleh a été libéré. Mais des semaines plus tard, en janvier 2021, des soldats toquent à l’aube à la porte de l’appartement familial pour l’arrêter et le placer en détention administrative.

En France, les associations s’inquiètent aussi pour le sort d’Amal Nakhleh. « Malgré son état de santé qui est très grave, le tribunal militaire a décidé le 10 janvier de renouveler pour la 3ème fois sa détention administrative jusqu’au mois de mai 2022 », s’alarme de son côté l’Association France Palestine Solidarité (AFPS).

« Amal ne peut être vacciné en raison de sa maladie. Il vient de contracter le Covid-19. Il a été transféré à la clinique pénitentiaire de Ramleh. Il court un très grand risque de contracter une grave infection. Sa vie est menacée », ajoute l’AFPS.

L’association de défense des droits des Palestiniens a demandé à ce qu’Amal Nakhleh soit « libéré immédiatement, sans condition » et que le gouvernement français agisse auprès du gouvernement israélien « pour qu’il mette fin aux traitements inhumains infligés aux Palestiniens et Palestiniennes ».

Le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, a également demandé sa libération immédiate.

Au 6 janvier 2022, selon l’ONG israélienne HaMoked, 500 prisonniers palestiniens étaient emprisonnés en détention administrative, dont 6 mineurs.

 

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