Pacte asile et migration : des amendes pour les mauvais élèves
Les Etats membres de l’Union européenne s’accordent sur leur politique en matière de migration et d’asile. Les pays qui refusent leur quota de migrants devront payer.
Des négociations au forceps. Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne se sont mis d’accord sur une réforme de l’asile. Hier, chacun a mis un peu d’eau dans son vin et le compromis doit renforcer le système de solidarité entre pays, avec un mécanisme financier. En clair : si on n’accueille personne, on paye. 20 000 euros par personne refusée. Il s’agit d’une « amende », une compensation financière pour les Etats membres qui refusent de prendre leur « quota » de demandeurs d’asile.
Deux faces
C’est la première face que comporte le Pacte asile et migration : la face « solidarité » vis-à-vis des pays en première ligne pour que chacun contribue à gérer ce que l’on nomme la « pression migratoire ». Il y a aussi l’autre face : la face « responsabilité » de ces pays, en première ligne, qui s’engagent à bien enregistrer tous les demandeurs d’asile. Ce système d’amende, ça ne passe pas pour la Pologne et la Hongrie qui ont voté contre. La Bulgarie, Malte, la Lituanie, la Slovaquie se sont abstenues.
475 000 demandes d’asile l’an dernier
Autre point sur lequel les ministres se sont accordés hier : l’examen accéléré des demandes d’asile aux frontières, pour renvoyer les migrants plus facilement vers leur pays d’origine ou de transit. L’an dernier, c’est 475 000 demandes d’asile qui ont été enregistrées au sein de l’Union européenne. 44% des réfugiés présents sur le sol européen sont accueillis en Allemagne. Le sujet est politiquement explosif. Après avoir été adoptée, la réforme doit maintenant passer par la case Parlement européen, avant les élections européennes de juin 2024.