Ouverture d’un procès de militants d’ultradroite
Ils sont affiliés au groupuscule d’ultradroite des Barjols et ils comparaissent à partir d’aujourd’hui à Paris pour avoir préparé une série d’actions violentes.
Fin 2018, ils avaient pour projet d’attaquer Emmanuel Macron, en marge du centenaire de l’armistice. Sur internet, au téléphone ou lors de réunions aux accents paramilitaires, les suspects auraient fomenté un « putsch », des assassinats de migrants ou des attaques contre des mosquées.
Aucun de ces projets n’a toutefois connu de début d’exécution et, après quatre ans d’enquête, l’ampleur du dossier a été revue à la baisse : la qualification criminelle, retenue initialement, a été abandonnée au profit du délit d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme, passible de dix ans d’emprisonnement. La défense y voit le signe d’un dossier fragile.
Enquête antiterroriste
L’affaire commence fin 2018 par un tuyau. Le renseignement intérieur est destinataire d’informations selon lesquelles un militant d’ultradroite isérois, Jean-Pierre Bouyer, envisagerait de s’en prendre à Emmanuel Macron à l’occasion des commémorations de l’armistice prévues début novembre dans l’est de la France.
Une enquête antiterroriste est ouverte le 31 octobre. Le climat social est alors en ébullition. Une flambée des prix du carburant pendant l’été a fait naître une vaste grogne qui débouchera le 17 novembre sur l’acte fondateur du mouvement des Gilets jaunes. Le 6 novembre, les forces de l’ordre passent à l’action.
Jean-Pierre Bouyer est interpellé avec trois autres hommes proches de l’ultradroite alors qu’ils se rendent au domicile de l’un d’eux en Moselle. Les enquêteurs s’intéressent aussi aux écrits de ce sexagénaire au casier vierge qui, sur Facebook, appelle à « éliminer ceux qui cherchent à te nuire » et vise le chef de l’Etat, qualifié de « petit dictateur hystérique ».
Faire « sauter » des mosquées
Les enquêteurs procèdent ensuite à d’autres interpellations dans la mouvance des « Barjols », un groupuscule d’ultradroite nationaliste formé sur Facebook en 2017. Une réunion secrète, près de Vigy (Moselle), rassemble huit des prévenus et constitue selon les enquêteurs le « point d’orgue » de la préparation d’actions violentes, parmi lesquelles faire « sauter » des mosquées ou tuer le chef de l’Etat.
Des projets d’enlèvement de députés ainsi qu’un putsch sont également évoqués lors de ces réunions, au cours desquelles les participants s’entraînent au tir ou au secourisme.