Ouverture du procès du jihadiste Peter Cherif
Peter Cherif est soupçonné d’avoir collaboré avec Chérif Kouachi, un des assaillants de Charlie Hebdo en 2015. Son procès s’ouvre devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Peter Cherif sera jugé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
Il comparaîtra aussi pour l’enlèvement et la séquestration en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois, de trois ressortissants français, membres de l’ONG Triangle génération humanitaire.
Mais c’est sa potentielle implication dans la tuerie dans les locaux de l’hebdomadaire Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, qui devrait être au cœur du procès.
Connaissance de la mission
Les juges d’instruction estiment qu’il a « facilité l’intégration au sein d’Aqpa d’un des frères Kouachi, très probablement Chérif », et qu’il avait « connaissance » de « la mission » de perpétrer un attentat en France confiée à son ami d’enfance lors d’un séjour à l’été 2011 au Yémen.
Réclusion criminelle à perpétuité
Peter Cherif a été entendu en 2020 comme témoin lors du procès des attentats de janvier 2015. Il a assuré n’avoir « rien à voir » dans ces attaques, avant de se murer dans le silence.
Également connu sous le pseudonyme d’Abou Hamza, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Peter Cherif est, comme les frères Saïd et Cherif Kouachi avec qui il a grandi, une des figures de la filière terroriste dite des Buttes-Chaumont.
Irak, Syrie, Yémen, Djibouti
En 2004, il part combattre en Irak et est capturé quelques mois plus tard par les Américains dans les ruines de Falloujah.
Là-bas, il est condamné en 2006 à 15 ans de prison, mais il s’échappe en 2007 pour la Syrie.
Il finit par se présenter à l’ambassade de France à Damas et est expulsé début 2008, puis mis en examen à Paris.
Il est jugé début 2011 mais prend la fuite, juste avant sa condamnation à cinq ans de prison, pour le Yémen, via la Tunisie et Oman.
Il y passe sept ans, avant de se rendre à Djibouti en 2018 sous une fausse identité, avec sa femme et ses deux enfants, d’y être arrêté trois mois plus tard et d’être remis à la France.