Ouverture du procès de Thomas Sankara
14 personnes sont appelées à la barre. Le procès de l’assassinat du dirigeant révolutionnaire Thomas Sankara va se dérouler sans Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire.
Ce procès s’ouvre 34 ans après les faits. C’est aujourd’hui que se tient le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, celui considéré encore par beaucoup comme le « père de la révolution ». La cour du tribunal militaire de Ouagadougou, composée de deux magistrats professionnels et trois assesseurs militaires, se penche à partir d’aujourd’hui sur ce dossier historique.
Qui a tué Thomas Sankara et douze de ses compagnons ? Ce crime était-il prémédité et, si oui, qui a donné l’ordre ? Qui était complice ? Les questions sont nombreuses et les attentes tout autant.
Plainte enregistrée en 1997
Ce procès se tient en 2021 grâce à la pugnacité d’un certain nombre d’acteurs tels que le Grila, le Groupe d’information et de recherche pour la libération de l’Afrique.
La plainte a été enregistrée en 1997, quelques jours seulement avant le terme de la prescription décennale.
Un procès sans Blaise Compaoré
Quatorze militaires se retrouvent sur le banc des accusés. Le plus célèbre d’entre eux est l’ancien président Blaise Compaoré. Il est accusé d’attentat à la sûreté de l’État, de complicité d’assassinat et de recel de cadavre.
L’ex-président vit aujourd’hui exilé en Côte d’Ivoire, il dispose de la nationalité ivoirienne et ne sera pas présent pour ce procès.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est abattu lors d’un coup d’État qui amène au pouvoir Blaise Compaoré. Douze autres personnes seront également tuées.
Il y aura un rescapé à ce massacre : Alouna Traoré. Il va témoigner au tribunal militaire de Ouagadougou. Son témoignage est central dans ce procès car il contredit la thèse de l’accident ou de l’arrestation qui a mal tourné.
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