Ouverture du procès dans l’affaire Naomi Musenga
L’opératrice du Samu qui avait raillé fin 2017 au téléphone Naomi Musenga, une jeune femme, morte peu après à l’hôpital, comparaît aujourd’hui.
Son ton moqueur avait scandalisé. La personne au bout du fil n’avait pas pris en compte la douleur de Naomi Musenga, l’avait même minimisée. Le ton également était méprisant. Ce sont autant de signes de ce que l’on nomme désormais le « syndrome méditerranéen ». Ce terme officieux désigne les comportements d’exagération dans l’expression de la douleur qu’on retrouverait chez les personnes issues du pourtour méditerranéen.
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« Vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde »
Rappel des faits. Le 29 décembre dernier, la jeune femme de 22 ans, Naomi Musenga a appelé le Samu en se plaignant de forts maux de ventre. « J’ai mal au ventre », « J’ai mal partout », « Je vais mourir… », peut-on entendre dans l’enregistrement que s’est procuré la famille. « Vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde », lui répond l’opératrice, qui la renvoie vers SOS Médecins, retardant le déclenchement des secours « de près de 02H20 », selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales. Naomi Musenga est décédée à l’hôpital des suites d’une « défaillance multiviscérale sur choc hémorragique ».
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Cinq ans de prison requis
Pour la famille de la victime, ce procès est « un soulagement ». L’opératrice du Samu est jugée aujourd’hui en correctionnelle pour « non assistance à personne en danger » : il lui est reproché de « ne pas avoir respecté les protocoles » de prise en charge « et les bonnes pratiques » du Samu, selon le parquet. Elle encourt cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. En 2019, 18 mois après le décès de Naomi Musenga, a été créé le diplôme d’assistant de régulation médical, désormais obligatoire pour travailler dans les centres de régulation des appels des services d’aide médicale urgente.