Ouverture de l’exposition Le Saint Coran en Tunisie : des manuscrits datant de plus de 300 ans

Lors de sa première édition, sous la supervision du ministère des Affaires religieuses, l’exposition se tient au mausolée d’Ali ibn Ziyad Al-Tounsi, en face du siège du gouvernement dans la Kasbah, et se poursuivra jusqu’au 30 de ce mois de mars 2025.
Particulièrement riche en contenu, cette exposition de premier plan présente plus de 50 manuscrits rares du Saint Coran, dont certains remontent à 330 ans. Les portes sont ouvertes aux visiteurs de 9 heures du matin jusqu’à 14 heures.
Mise en valeur du patrimoine islamique tunisien
« Exceptionnel » aux yeux de nombre d’historiens, l’événement culturel met en lumière la richesse du patrimoine islamique tunisien dont des pans entiers demeurent méconnus du grand public.
Si l’expo témoigne de l’engagement du gouvernement dans la préservation de ses trésors historiques, des voix s’élèvent notamment parmi les visiteurs quant au du peu d’intérêt manifesté par l’Etat jusqu’ici s’agissant de la valorisation de cet héritage et d’autant de pièces rares qui gagneraient à être davantage mis en valeur : « une telle exposition aurait pu être inaugurée par le président de la République, lui qui est féru à titre personnel de calligraphie », s’y exclame un visiteur.
En donnant à voir ces manuscrits rares, l’exposition offre aux passionnés d’Histoire, aux chercheurs et au grand public une opportunité unique de découvrir des documents d’une valeur inestimable, reflet de la tradition calligraphique et de la transmission du texte coranique à travers les siècles.
Installée sur les hauteurs d’un lieu éminemment chargé en symboles religieux et historiques – le mausolée d’Ali ibn Ziyad Al-Tounsi – l’exposition permet par ailleurs de renforcer le lien entre le passé et le présent, en favorisant le dialogue entre tradition et modernité : divers experts et spécialistes y sont en effet régulièrement présents pour animer des conférences et des ateliers, permettant ainsi d’approfondir la compréhension de l’évolution de l’écriture et de la conservation des textes sacrés.
Les manuscrits coraniques tunisiens ont joué un rôle important dans le développement des études coraniques en Europe, apprend-on en sillonnant l’expo. Lorsqu’en 1535, l’empereur Habsbourg Charles V prit Tunis, son armée mit la ville à sac. Parmi les innombrables objets pillés, de nombreux manuscrits du Coran furent alors emportés en Europe, puis donnés en cadeaux à des princes ou hommes d’église, voire vendus. Un certain nombre de ces manuscrits sont passés entre les mains d’érudits arabisants, ce qui a donné lieu à un regain d’intérêt pour l’étude du Coran en arabe et a facilité la tâche des orientalistes.
>> Lire aussi : Rabat. « Le Coran et l’Occident : vers une approche rationnelle »