Ouïghours : Les députés français s’apprêtent à reconnaître les « crimes contre l’humanité »
Les députés français doivent se prononcer ce jeudi sur un projet de résolution qualifiant de « crimes contre l’humanité » la répression chinoise contre les musulmans ouïghours. C’est la première fois que Paris s’apprête à prendre position sur le sujet, alors que plusieurs pays ont déjà franchi le pas.
Le texte que propose le groupe Socialistes et apparentés traite de « la reconnaissance et la condamnation du caractère génocidaire des violences systématiques et des crimes contre l’humanité […] perpétrés par la République populaire de Chine à l’égard des Ouïghours ».
Les parlements britannique, néerlandais et canadien, de même que le gouvernement américain, ont déjà pris position à ce sujet. La Belgique, l’Allemagne, la Lituanie et la Nouvelle-Zélande ont également engagé des démarches similaires. Le Parlement européen s’est même saisi du sujet, au risque de provoquer l’ire de Pékin.
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Les députés français devraient sans surprise voter la résolution à une large majorité. Un vote qui intervient à deux semaines de l’ouverture des JO d’hiver de Pékin. En effet, la députée LREM Elisabeth Toutut-Picard a d’ores et déjà indiqué que son groupe voterait ce texte. Ce sera aussi le cas du groupe Ecologie Démocratie Solidarité, a assuré Aurélien Taché.
Industrialisation de la répression
Dans les tribunes du Palais Bourbon, Gulbahar Jalilova ne perdra pas une miette du débat. Cette citoyenne kazakhe d’origine ouïghoure est une survivante des camps chinois. Elle y a subi tortures et humiliations, explique-t-elle au micro de France Inter jeudi matin.
« J’ai vu les horreurs, les viols, les tortures que toutes ces femmes ont subies », raconte-t-elle. Son témoignage concorde en de nombreux points avec le récit de Gulbahar Haitiwaji. Avec son livre « Rescapée du goulag chinois », celle qui a trouvé refuge en France avait relaté l’enfer qu’est devenu le Xinjiang pour des millions de musulmans ouïghours.
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Depuis plusieurs années, la Chine mène dans le Xinjiang une répression sans merci contre sa minorité ouïghoure notamment. D’après des organisations de défense des droits de l’Homme, plus d’un million de musulmans sont en détention dans des camps de rééducation politique.
Les débats à ce sujet ne seront pas terminés pour autant ce jeudi. Une deuxième résolution, appelant elle aussi à la reconnaissance du génocide des Ouïghours, doit être examinée le 4 février prochain, jour d’ouverture des JO.