ONU. Le régime algérien accusé d’exécutions extrajudiciaires contre des Sahraouis
C’est un nouveau dossier qui vient alimenter le registre noir des violations graves des droits de l’homme du régime algérien. Selon un rapport de l’ONU sur la situation des Sahraouis à Tindouf, des exécutions extrajudiciaires par les forces de sécurité algériennes ont été commises contre deux mineurs sahraouis brulés vifs.
Un groupe de chercheurs d’or sahraouis résidant dans les camps de Tindouf aurait été surpris par une patrouille de l’armée algérienne dans un site minier non-autorisé à proximité du camp de Dakhla, au Sud de la ville algérienne d’Auinet Balakraa. Selon un rapport du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme (HCNUDH) dont la date de publication n’a pas été précisée.
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« La patrouille militaire aurait mis le feu à la fosse minière à l’aide de couvertures imbibées d’essence et aurait quitté le lieu sans se soucier du sort des réfugiés et sans leur apporter de l’aide : cela a entraîné la mort de deux mineurs réfugiés ».
L’instrument onusien a appelé, les autorités algériennes à prendre des « mesures immédiates et concrètes pour mettre fin aux graves violations des droits économiques, sociaux, civils, politiques et culturels » des réfugiés sahraouis. Il souligne qu’« une série de pratiques ont donné libre cours à des schémas de violations graves ».
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Discriminations accrues en temps de pandémie
Jusqu’à présent le gouvernement algérien a fait la sourde oreille. « Le rapport dénombre d’autres incidents similaires d’abus présumés de mineurs migrants commis par les forces de sécurité algériennes en janvier et mai 2020 près de la frontière entre l’Algérie et le Niger. Début janvier 2020, les forces de sécurité algériennes auraient abattu trois mineurs migrants qui tentaient de traverser la frontière. Le 15 mai 2020, une patrouille de l’Armée algérienne aurait mis le feu au site d’exploitation artisanale de l’or d’Abadara, tuant trois migrants et laissant les huit autres avec des brûlures au troisième degré et des blessures graves », détaille le texte qui déplore que la répression et les pratiques discriminatoires à l’égard des réfugiés « auraient été accrues pendant l’état d’urgence lié à la pandémie du coronavirus dans les camps de Tindouf ».
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Le rapport, adressé aux autorités algériennes, est signé du rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants, de la rapporteuse spéciale sur les exécutions extra-judiciaires, sommaires ou arbitraires et du rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Condamnés au silence
Le mois de mars dernier, le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU avait été interpellé, sur les violations des droits de l’homme perpétrées à l’encontre des populations sahraouies des camps de Tindouf, en Algérie. Les autorités de ce pays sont tenues responsables de la répression, la torture et les enlèvements des opposants dans lesdits camps.
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Lors de la 46ème session du CDH, le défenseur sahraoui des droits humains, Adnan Braih, a attiré l’attention du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme sur la question du Sahara. « Des milliers de Sahraouis sont condamnés au silence dans les camps de Tindouf dans le Sud-Ouest de l’Algérie, où le polisario et ses milices armées sèment la terreur ». Dans le but d’étouffer par tous les moyens la protestation et la colère populaire dans les camps.
Le dernier rapport du SG de l’ONU au Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, en date du 9 octobre 2019, avait fait aussi écho de la disparition forcée d’un ex-cadre du polisario Ahmed Khalil Braih.
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