Ons Jabeur à la peine sur surface dure
A l’approche du Grand Chelem américain US Open, les tournois préparatoires s’enchaînent avec peu de succès pour la joueuse tunisienne vice-championne à Wimbledon, qui peine à confirmer son statut de top 5 mondiale, sur une surface qu’elle n’a certes jamais affectionné.
Sur ses six derniers matchs, tous disputés sur dur, Ons Jabeur n’en a remporté que trois. Un ratio de 1:2 de mauvais augure à deux semaines de l’entame des hostilités à l’US Open. Jusqu’ici, en 2019, 2020, et 2021, la tunisienne a buté pour la troisième année consécutive sur le troisième tour de ce tournoi sur dur, loin d’être sa surface de prédilection.
Et au vu de ses performances actuelles en dents de scie, tant en Californie début août, qu’aujourd’hui à Cincinnati, éliminée dès les huitièmes de finale, cela a en vérité peu de chances de changer : fondamentalement, le jeu de Jabeur, audacieux et varié, se conjugue mal avec la cadence rapide et monotone imposée par le dur du fond du court. C’est d’autant plus vrai que cette année que même des joueuses davantage taillées pour le dur se plaignent des balles qui fusent littéralement à vitesse grand V dans ce tournoi de l’Ohio.
Une préoccupante irrégularité
Mais au-delà de l’élimination dès son deuxième match à deux reprises en un mois, c’est la manière avec laquelle Ons Jabeur a perdu qui inquiète les observateurs. Apparue plutôt nonchalante, avec quelques éclairs de génie ici et là, sa forme mentale et physique interroge et intrigue. Pression accrue du fait de son rang mondial inédit, ou simple passage à vide ? Certaines séquences de jeu à sa portée restent incompréhensibles pour les commentateurs eux-mêmes dubitatifs.
Après une victoire pénible, au forceps en 3 sets plus tie break, face à une modeste Catherine McNally, une américaine classée 179ème mondiale WTA (quoique tombeuse de Sasnovich au tour précédent), Jabeur s’est inclinée aujourd’hui jeudi face à la tchèque Petra Kvitova, 28ème mondiale, sur le score peu reluisant de 1-6, 6-4, 0-6, à la limite de l’humiliation par cette amie de longue date.
Comme pour son match inaugural, la tunisienne est apparue visiblement amoindrie, ayant du mal à finir la dernière demi-heure par 29 degrés Celcius, allant jusqu’à demander du sel à l’arbitre pour contrer les crampes en restaurant minéraux électrolytes, alors qu’il ne restait que quelques coups à jouer.
Maigre consolation à cette série de contre-performances de la saison sur dur : Jabeur continue de gagner en double en tandem avec la biélorusse Victoria Azarenka, qualifiées pour les quarts de finale qui se disputeront demain 19 août. Objectif prochainement dans l’arène de New York, rompre avec une certaine propension au self-sabotage, mais aussi ne pas dormir sur ses lauriers.