Omar Raddad : Requête de sa défense pour la révision du procès

 Omar Raddad : Requête de sa défense pour la révision du procès

Omar Raddad, le 1er décembre 2008 ( crédit photo Mehdi Fedouach / AFP)

Va t’il enfin y avoir un dénouement à l’affaire Omar Raddad ? Ce jardinier marocain, condamné pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991 à Mougins, n’ a jamais cessé de clamer son innocence. Grâce à l’ADN, sa défense demande la révision de son procès sur la base de nouvelles analyses découvertes en 2015.

Le progrès de la génétique est tel que l’on peut dorénavant trouver des marqueurs encore mieux que par le passé. Une donnée qui permet de mieux juger des affaires passées au premier rang desquelles trône l’affaire Omar Raddad. En effet, ce jardinier marocain a été condamné en 1991 pour le meurtre de Ghislaine Marchal à Mougins. On l’avait alors accusé sur l’unique base d’inscription sur deux portes avec le sang de la victime : le fameux « Omar m’a tuer » avec la faute d’orthographe et un autre « Omar m’a t. ».

Sans discontinuer depuis son premier procès, Omar Raddad n’a jamais cessé de clamer son innocence. En se basant sur un nouveau rapport, sa défense va déposer une requête en révision de sa condamnation. Elle  serait alors l’opportunité d’éclaircir sur ce meurtre.

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Des nouveaux rapports sur l’ADN sur les portes

L’affaire de l’ADN de l’affaire Omar Raddad apparait en 2015. On découvre alors 4 empreintes génétiques correspondant à 4 hommes non identifiés. 2 d’entre eux sont exploitables et deux autres partiellement. Elles ont été trouvées sur les deux portes, celles-là même avec les inscriptions « Omar m’a tuer » et « Omar m’a t »

Or dans un rapport rendu en 2019, l’expert Laurent Breniaux, relève 35 traces de cet ADN. Il en conclut de l’hypothèse d’un dépôt de ces empreintes au moment des faits et non d’une « pollution » ultérieure. Ainsi, ces traces d’ADN pourraient avoir été déposées par l’auteur de l’inscription et ne correspondent pas à celle d’Omar Raddad. Les fameuses  inscriptions auraient donc été écrites par un homme, potentiellement le meurtrier et non par la victime, Madame Marchal.

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Des requêtes en révision sur le « doute sur la culpabilité »

Pour son avocate, Me Sylvie Noachovitch, qui a pris le relais de l’avocat pénaliste Jacques Vergès, il s’agit « d’éléments nouveaux susceptibles de faire naître un doute sur la culpabilité ». Cette condition est celle qui permet à la Cour de révision d’ordonner un nouveau procès. Le dossier d’Omar Raddad a bénéficié d’une première requête déposée en 1999 par Me Jacques Vergès. La justice ordonne alors des expertises graphologiques et génétiques.

La graphologie n’est finalement pas concluante alors que les experts en génétique découvre un ADN masculin « en très faible proportion » différent de celui d’Omar Raddad. La commission avait alors déposé une requête à la Cour de révision. Mais celle-ci estime en 2002, qu’elle rejette la demande au motif que l’ADN peut être « antérieur, concomitant ou postérieur au meurtre. » Ce rapport de 2019 balaye ses conclusions. « C’est historique ! » selon son avocate.

Rarement couronnée de succès en matière criminelle, seule une dizaine d’accusés ont bénéficié d’une révision et d’un acquittement depuis 1945.

Meurtri par cette affaire

Agé de 58 ans, Omar Raddad vit dans un petit appartement de Toulon. Sans possibilité de travailler à la suite d’une dépression, il espère pouvoir sortir définitivement de cette histoire.

Condamné à 18 ans de réclusion, il a pu bénéficier d’une grâce partielle du président Chirac et d’une libération conditionnelle en 1998. Il aura tout de même passé 7 ans, deux mois et huit jours derrière les barreaux.