Omar Raddad : la justice rejette une nouvelle requête en révision
La commission d’instruction de la Cour de révision a déclaré irrecevable la requête d’Omar Raddad. Ce dernier souhaitait un nouveau procès pour annuler sa condamnation en 1994. L’ancien jardiner est théoriquement toujours considéré comme l’auteur du meurtre de Ghislaine Marchal il y a 31 ans.
L’ex-jardinier marocain, au cœur d’une des affaires les plus célèbres de la justice française, s’est vu refuser un nouveau procès. L’avocate d’Omar Raddad, Me Sylvie Noachovitch, demandait un procès en révision pour annuler la condamnation de son client, au regard de nouveaux éléments scientifiques.
Elle s’est dite « scandalisée » par le refus de la commission d’instruction de la Cour de révision décision. « Je ne lâcherai jamais Omar Raddad », a-t-elle affirmé devant la presse, annonçant qu’elle « (saisirait) la Cour européenne des droits de l’Homme ». « Ma détermination est intacte », a-t-elle ajouté.
« Omar m’a tuer »
Omar Raddad, employé de la famille Marchal, avait été condamné en 1994 à 18 ans de réclusion criminelle pour ce crime. L’inscription « Omar m’a tuer » tracée avec le sang de la victime en a fait un coupable tout désigné. La faute de conjugaison a fait de l’enquête l’un des dossiers criminels les plus controversés de France.
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Il a beau crier son innocence, rien n’y fait. Deux longues grèves de la faim et deux tentatives de suicide n’ébranleront pas plus la justice. Pourtant, le jardinier marocain a obtenu la grâce du président Jacques Chirac en 1996. Officiellement, à la demande du roi Hassan II qui suit l’affaire de près dès ses débuts.
Gracié, mais pas innocenté
Malgré cette grâce, Omar Raddad n’a pas arrêté de se battre pour prouver son innocence. La justice a rejeté une première requête en révision il y a 20 ans. En 2021, il réitère sa démarche trente ans jour pour jour après la découverte du corps de Ghislaine Marchal.
Sa défense fonde cette fois ses espoirs sur les progrès scientifiques en matière d’ADN. Les enquêteurs ont découvert plusieurs empreintes génétiques sur la scène de crime, dont aucune n’appartient à Omar Raddad.
Un expert sollicité par Me Noachovitch avait estimé que l’un des ADN masculins non identifiés pouvait avoir été déposé lors des faits et non lors d’une « pollution » ultérieure, notamment par un enquêteur. L’objectif de la défense de M. Raddad est donc de faire un naître un doute qui doit profiter à l’accusé.