« Omar m’a tuer » : La justice rouvre le dossier Omar Raddad 27 ans après

 « Omar m’a tuer » : La justice rouvre le dossier Omar Raddad 27 ans après

Les empreintes génétiques retrouvées sur les scellés de l’enquête n’appartiennent pas à Omar Raddad

27 ans après la condamnation définitive d’Omar Raddad pour le meurtre d’une riche veuve, Ghislaine Marchal, la justice a décidé de rouvrir le dossier jeudi 16 décembre. Une première étape vers une éventuelle révision du procès, a annoncé Sylvie Noachovitch, son avocate.

Incriminé par la célèbre inscription « Omar m’a tuer », l’ancien jardinier a toujours clamé son innocence et souhaite faire annuler sa condamnation de 1994. Il avait d’ailleurs bénéficié d’une grâce partielle en 1996. Omar Raddad avait donc logiquement déposé une requête en révision. La commission d’instruction a ordonné un complément d’information, a précisé une source judiciaire à l’AFP.

« Cette décision est un pas vers la révision, a déclaré à la presse l’avocate d’Omar Raddad. La bataille n’est pas terminée ». Sa nouvelle requête, dans l’une des affaires criminelles les plus énigmatiques et controversées de France, s’appuie sur les progrès de la science en matière d’ADN. Par ailleurs, une loi de juin 2014 a assoupli les critères permettant d’obtenir la révision d’un procès.

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En 2016, de nouvelles analyses avaient montré que les empreintes génétiques sur trois scellés de l’affaire ne correspondent ni à celles du jardinier ni à celles des possibles suspects.

 

Une affaire énigmatique et un procès resté célèbre

La justice avait condamné Omar Raddad en 1994 à 18 ans de réclusion pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991. Il n’avait à l’époque plus aucune possibilité de faire appel. La condamnation de Raddad a soulevé une vive controverse, en France comme au Maroc, son pays d’origine. La défense, et notamment son avocat Me Jacques Vergès, avait critiquant la manière dont l’instruction a été conduite. Selon le célèbre pénaliste, l’origine maghrébine de l’accusé avait pu jouer contre lui.

Le président Jacques Chirac lui avait accordé une grâce partielle. M. Raddad a ensuite pu bénéficier d’une libération conditionnelle en 1998. Mais ; cette grâce ne vaut pas annulation de la condamnation et ne l’innocente pas. Il a donc continué à se battre pour prouver son innocence.