Ocean Viking : statu quo entre la France et l’Italie, Bruxelles hausse le ton
Les rescapés à bord de l’Ocean Viking vont-ils enfin pouvoir débarquer en Europe ? Lassé du bras de fer entre la France et l’Italie, Bruxelles appelle à un débarquement immédiat.
« A bord de ces bateaux, il n’y a pas de rescapés mais des migrants » indiquait hier (9 novembre) la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Depuis près de trois semaines, 234 rescapés, secourus en Méditerranée centrale par l’Ocean Viking, attendent de se voir attribuer un port de débarquement. Hier, la Commission européenne appelait au « débarquement immédiat au port sûr le plus proche ».
Bruxelles veut ainsi mettre fin au bras de fer entre la France et l’Italie. Plus tôt cette semaine la Première ministre italienne laissait entendre que le France acceptait d’accueillir les rescapés, ce qu’a immédiatement démenti Paris. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, demandait hier à l’Italie de « jouer son rôle et respecter ses engagements ».
Désespoir
Après une si longue attente, « les rescapés perdent les dernières lueurs d’espoir et l’incroyable résilience dont ils ont fait preuve jusqu’à présent », explique Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée. Débarquement refusé à Malte, puis silence total de la part de l’Italie et enfin demande faite à la France.
L’odyssée de l’Ocean Viking continue et n’a même pas eu le droit de faire descendre les personnes les plus vulnérables comme d’autres navires d’ONG. « Ces derniers jours, les lois maritimes et humanitaires ont été violées de manière flagrante en Sicile, avec la mise en œuvre de processus de débarquement sélectifs et discriminatoires des personnes secourues par les navires des ONG Humanity 1 et Geo Barents », s’indigne Nicola stalla de l’Ocean Viking.
Sélection
Le parcours du Geo Barents, navire affrété par Médecins sans frontières, est quasiment similaire à celui du bateau de SOS Méditerranée. Ignoré des autorités maltaises avec 213 rescapés à son bord, le navire a finalement été autorisé à débarquer dans le port de Catane en Sicile. Dans un premier temps, mardi 8 novembre, seuls les femmes, enfants et les personnes gravement malades étaient autorisés à descendre du Geo Barents.
« Ce triage des personnes vulnérables s’est fait de manière totalement arbitraire », dénonce Claudia Lodesani, Responsable de programme MSF pour la France et la Libye. Plusieurs heures plus tard, après une évaluation, les autorités italiennes ont autorisé tout le monde à débarquer.