OCDE : Quels pays attirent les talents dans le temps ?

 OCDE : Quels pays attirent les talents dans le temps ?

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L’OCDE publie des nouveaux indicateurs sur l’attractivité des talents, en tenant compte des politiques migratoires, de la capacité à les attirer et à les retenir. On apprend que la Nouvelle-Zélande, la Suède, la Suisse et l’Australie attirent les travailleurs hautement qualifiés alors que les étudiants étrangers préfèrent les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Pour les start-ups, le Canada, les Etats-Unis et la France représentent le trio de tête pour les créations de start-ups.

La « guerre » fait rage entre les pays de l’OCDE pour attirer vers eux les jeunes talents, promouvoir l’innovation et augmenter leur compétitivité dans ce monde globalisé. Certains pays de l’OCDE ont même mis en place des programmes de visas et d’aides pour attirer à eux les jeunes talents entrepreneuriales. A contrario, les mesures limitatives (visa, quota, etc..) ont des incidences sur l’attractivité de certains pays.

A partir de plusieurs critères comprenant les perspectives pour un créateur d’entreprise ou un salarié hautement qualifié, les politiques inclusives ou celles relatives à leurs installations, les économistes de l’Organisation basée à Paris a pu établir un classement. Tour d’horizon de l’attractivité des pays de l’OCDE.

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L’Océanie, paradis des talents hautement qualifiés

En 2023, pour les salariés hautement qualifiés, deux pays européens (Suisse et Suède) font concurrence à l’Océanie. Deux pays de la région, membres de l’OCDE (Nouvelle-Zélande et Australie), sont en tête du classement. Dans ce domaine, la Grande-Bretagne a subi une baisse importante depuis 2019, après l’instauration de quotas sur l’immigration.

Les entrepreneurs pour leur part trouvent leurs bonheurs en Europe (Suisse, Suède, Norvège), au Canada et en Nouvelle-Zélande. Leurs politiques favorables à l’installation d’entreprises internationales permettent à ces pays de l’OCDE de mieux s’en sortir.

Et les actions politiques sur les migrations ont des impacts forts sur l’attractivité. Ainsi, pour les étudiants étrangers, la Grande-Bretagne subit les contre-coups de l’imposition de quotas. Pour la France, c’est l’augmentation des frais de scolarité qui a éloigné les étudiants étrangers à venir en Hexagone. Dans le même temps, on observe une progression importante du Japon, de la Corée et d’Israël qui ont été capables d’attirer à eux des talents grâce à leurs politiques favorables d’immigration.

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La France, vraiment « Start-Up Nation » ?

Pour les créateurs de start-ups, c’est le Canada qui s’avère être le pays le plus attractif, grâce notamment à leur visa start-up et les avantages à l’installation dans le pays à la feuille d’érable. Les Etats-Unis se classent aussi dans le trio de tête, plus grâce à leur écosystème attirant qu’à leur politique migratoire sur le sujet. Les visas de 2 ans et demi pour les créateurs de start-ups restent tout de même un frein pour en attirer plus. Rappelons que 55% des réussites de start-ups américaines sont le fruit de migrants. Mieux, les 2/3 des licornes américaines sont dirigées par des migrants ou leurs descendances.

De son coté, la France, 3ème pays le plus attirant, ne contredit pas son appellation de « start-up nation ». Elle a misé beaucoup pour faire venir des entrepreneurs étrangers de start-ups avec différents programmes dont le « French Tech Ticket ». Celui-ci les encourage à venir s’installer avec un visa de quatre ans. Il vient s’ajouter aux crédits d’impôts sur la recherche et le développement.

Enfin, plusieurs petits pays européens arrivent à bien s’en sortir, malgré la taille de leurs économies et le nombre limité de licornes. Ainsi, certains misent sur les faibles taxes pour les sociétés (Irlande) ou sur de faibles coûts de vie (Portugal). Enfin, malgré leurs écosystèmes efficaces, le Japon et Israël sont les pays qui attirent le moins pour la création de start-ups étrangères. Les entrepreneurs sont en effet pénalisés par des barrières à leur statut de résidence et par le fait que les membres de la famille d’un start-upper n’ont pas accès au marché du travail.