Les MRE une ressource à haut potentiel pour l’économie marocaine
Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) constituent une force importante pour le développement économique du Maroc, a révélé un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) intitulé « Talents à l’étranger: une revue des émigrés marocains », rendu public mardi 21 février à Rabat.
Selon le rapport, le nombre de personnes nées au Maroc et résidant dans les pays de l'OCDE a atteint 2,6 millions en 2010/2011, ce qui en fait le dixième groupe d’émigrés le plus important au monde et le plus grand groupe d’émigrés en provenance d’un pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Dans la même optique, au moins 800 000 descendants d’émigrés marocains ont été dénombrés dans les pays européens de l'OCDE durant cette période.
Concernant leur concertation géographique, les Marocains résidant à l'étranger sont essentiellement concentrés dans dix pays, principalement européens. Un tiers des MRE résidait en France en 2010/2011, témoignant ainsi des liens historiques et linguistiques entre les deux pays.
L’Espagne et l’Italie, considérées comme des destinations plus récentes pour les immigrés marocains, accueillent un million de MRE en 2010/2011, deux fois plus qu’en 2000/2001.
Le constat du faible niveau d’éducation des MRE est en train de changer. Un demi-million d’émigrés marocains détenait un diplôme de l’enseignement supérieur en 2010/2011, deux fois plus qu’en 2000/2001. Les descendants d’immigrés marocains sont plus diplômés que leurs parents, précise le rapport.
Une crise économique subie de plein fouet
Les émigrés marocains ont subi de plein fouet la crise économique de 2008/2009. Leur taux de chômage s’élève à 34 % en 2014 dans les pays européens et il est de 41 % pour les personnes peu qualifiées. En Espagne, la situation a été particulièrement difficile avec plus d’un émigré marocain sur deux au chômage en 2014.
Sur le marché du travail nord-américain, à l’inverse, les émigrés marocains sont plus qualifiés et aussi mieux intégrés qu’en Europe.
Le rapport démontre une certaine dynamique migratoire. Un tiers des adultes au Maroc expriment un désir d’émigrer, et ce taux, déjà un des plus élevés dans la région MENA, s’élève à 45 % parmi les jeunes Marocains.
De l’autre côté, la migration de retour a augmenté de 30 % au cours des dix derniers années, et ces migrants de retour, les émigrés marocains eux-mêmes ou leurs descendants, ont des niveaux d’éducation nettement plus élevés que la moyenne de la population du pays.
De plus, ils sont deux fois plus susceptibles de devenir entrepreneurs que le reste de la population, souvent bénéficiant de l’expérience et de réseaux et financement à l’étranger, une tendance qui souligne le potentiel de ce groupe pour le développement du pays.
Mohamed El Hamraoui