Nuit de la solidarité : recensement nécessaire ou coup de com ?
Hier soir avait lieu de la Nuit de la solidarité dont le but est de dénombrer les personnes sans domicile fixe pour mieux les aider. Utopia 56 y voit une « opération de communication ».
Compter, aider
La Nuit de la solidarité avait lieu hier soir (20 janvier) pour la cinquième année consécutive, à Paris, mais aussi à Marseille ou encore Bordeaux. Une dizaine de villes au total.
Des milliers de bénévoles et professionnels ont arpenté les rues à la rencontre des personnes à la rue. Le but affiché : mieux les recenser, mieux les connaître afin d’adapter les dispositifs d’urgence et sociaux.
Le recensement reste anonyme, cette année encore. L’accent a été mis sur l’observation et l’évaluation de l’impact de la crise sanitaire sur la précarité et les situations pouvant conduire à la rue.
Communication ?
L’année dernière, à Paris, les bénévoles de la Nuit de la solidarité ont recensé 2 829 personnes en situation de rue. La ville ne manquant pas de préciser que ce décompte permettait une photographie, à un instant t, de la situation.
Pour l’association Utopia 56, qui intervient quotidiennement dans les rues de la capitale, un tel décompte ne suffit pas. Il ne permet pas de « visibiliser la réalité des situations de rue subies par les personnes ».
L’association dénonce une « opération de communication publique ». Aux dépens de personnes « ignorées tout au long de l’année ».
Solution
« Pour réellement trouver une solution pour les personnes à la rue, il est nécessaire de sortir des opérations de communication. Il faut mener un constat réel de la situation et de ses causes. La présence et le maintien des personnes à la rue est aujourd’hui un choix politique ». C’est ce qu’affirmait Kerill Theurillat, coordinateur Utopia 56 Paris, dans un communiqué.
L’association regrette le manque de structures adaptées à l’hébergement des primo-arrivants, les forçant à vivre dans la rue.
De son côté, la ville de Paris indiquait que lors de la dernière Nuit de la solidarité (24-25 mars 2021), 28 334 places d’hébergement et de mise à l’abri étaient ouvertes.