Nucléaire : un procès et une prolongation d’activité en question
Demain, 34 activistes de Greenpeace comparaîtront devant le tribunal pour une action sur le site de la centrale du Tricastin (février 2020) visant à en dénoncer son vieillissement et sa dangerosité.
40 ans
Deux engins de chantier, une brouette et un marteau en carton. C’est « armés » de ce matériel que des activistes de Greenpeace France s’introduisaient, en février 2020, sur le site de la centrale du Tricastin (Drôme). Ceux-ci organisaient un démantèlement symbolique de cette centrale, qui dépasse les 40 ans d’activité, pour alerter sur son vieillissement et sa dangerosité. Pour cette action de désobéissance civile, 34 activistes comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Valence, demain (29 juin).
Après plus de 40 ans de fonctionnement, la centrale nucléaire du Tricastin est périmée.
☢️ Les travaux déjà entamés par @EDFofficiel n’y changeront rien : dans le nucléaire, on ne peut pas faire du 9⃣ avec du vieux ! ☢️
Procès nucléaire ➡ le 29 juin : https://t.co/ca5hfuF9Vy pic.twitter.com/kFcKHAAzi3
— Greenpeace Marseille (@Greenpeace_13) June 26, 2021
« Dangereux et coûteux »
« Dans le nucléaire, on ne peut pas faire du neuf avec du vieux (…) En voulant rallonger à tout prix la quasi-totalité du parc nucléaire français, EDF et le gouvernement font un choix risqué, dangereux et coûteux », s’inquiétait l’année dernière Alix Mazounie, chargée de campagne Énergie à Greenpeace France. Et ce d’autant plus que, selon l’ONG, la cuve du réacteur numéro 1 de la centrale présente des fissures.
Pourtant, dans un avis du 25 février dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) estimait que « l’ensemble des dispositions prévues ouvrent la perspective » d’une prolongation de l’activité des 32 réacteurs de 900 mégawatts (MW) français (dont celui du Tricastin) pour une période de dix ans. Greenpeace met en avant le fait que la centrale du Tricastin est située en zone sismique et présente « une menace réelle » pour la population et l’environnement.
Transparence
« Entre des centrales dangereusement dégradées et le fiasco technique et financier de l’EPR, l’atome est bien loin d’être la solution miracle pour le climat » selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. L’ONG demande un renforcement des contrôles et des sanctions, ainsi qu’un calendrier précis de fermeture des centrales de plus de 40 ans. Elle rappelle que d’ici 2025, deux tiers du parc nucléaire français seront concernés.
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