Wikileaks – Sarkozy commercial en Arabie Saoudite

 Wikileaks – Sarkozy commercial en Arabie Saoudite

Nicolas Sarkozy

L’affaire concerne un méga-contrat signé par le géant français de l’affichage publicitaire JC Decaux en Arabie saoudite. Selon le webzine marocain arabophone Goud.ma, un câble Wikileaks aurait révélé l’implication de Nicolas Sarkozy dans l’attribution de ce contrat au groupe français.

C’était en 2009. Une visite officielle du président français en Arabie Saoudite aurait été le prétexte pour une étrange requête. Au lieu de se focaliser sur les relations diplomatiques entre les deux pays, Nicolas Sarkozy se serait démené comme un chef pour vanter les mérites du groupe français de l’affiche publicitaire. Passée sa surprise, le roi Abdallah s’est laissé convaincre par l’argumentation du chef du gouvernement français et lui a confié le marché sans passer par l’appel d’offres prévu pour !

Quand, en 2010, JC Decaux  annonça avoir remporté pour dix ans le marché de la diffusion de publicité dans les 26 aéroports d’Arabie saoudite, dont les aéroports internationaux de Jeddah, Ryad, Demmam et la Médine, la nouvelle fut difficile à gober. Surtout pour l’entreprise Tihama, cotée en bourse et qui était alors désignée comme le gagnant potentiel de ce marché de près de 200 millions d’euros.

Des contacts entre des diplomates américains et saoudiens auraient indiqué le mécontentement de ces derniers. Il va sans dire que le projet est énorme au vu du trafic aérien que connaissent ces aéroports. L’année dernière, quelque 43 millions de voyageurs ont transité par les différents aéroports, dont 37,4 millions par les 4 aéroports internationaux.

Jean Claude Decaux n’avait pas besoin de ce coup de main au vu de sa grande notoriété et du monopole qu’il exerce sur le marché. Présent en France, au Luxemburg, aux EAU, en Chine, aux USA et au Royaume-Uni, le géant de l’affichage pouvait respecter les règles du jeu et participer à l’appel d’offres, en étant sûr de l’emporter. Mais Sarkozy s’en mêla.

Toujours d’après Goud.ma, il paraît que Sarkozy était muni d’une liste de 14 projets susceptibles d’impliquer les sociétés françaises dans le marché saoudien, avec Business plans et grilles tarifaires à l’appui. Action gratuite ou pas, le président français s’en sort mieux « en commercial qu’en président du gouvernement », selon des diplomates saoudiens mécontents, comme rapporté par Wikileaks.

Fedwa Misk