Vers un réchauffement des relations entre le Maroc et l’Algérie ?
Le dernier message officiel de Mohammed VI insiste sur la nécessité de resserrer les liens entre les deux voisins dont la frontière terrestre est fermée depuis 1994.
Mardi 5 juillet, les Algériens fêtaient le 49e anniversaire de l’indépendance de leur pays, intervenue le 5 juillet 1962. A cette occasion, le roi Mohammed VI a adressé au président Bouteflika ses meilleurs vœux. Dans son message, il insiste sur l’importance, à ses yeux, de renforcer les relations entre les deux voisins. Il affirme notamment avoir la « ferme détermination à poursuivre l’action (…) pour surmonter les obstacles conjoncturels (…) et imprimer une nouvelle dynamique aux relations de coopération fructueuse et de solidarité agissante entre nos deux pays, tant au niveau bilatéral digne de deux peuples voisins et frères, que dans le cadre de notre union maghrébine ».
Le souverain poursuit en ajoutant qu’il s’agit d’une « option stratégique incontournable dans un monde où dominent les regroupements solides qui ne laisse pas de place aux entités fragiles. » Plus loin, le message indique qu’il s’agit de « la meilleure réponse aux aspirations des générations actuelles et montantes au progrès, au développement et à la vie digne dans la fraternité, la communion, l’unité, la complémentarité et l’intégration. »
Le lendemain, mercredi 6 juillet, la France a fait part de sa réaction positive. « Nous nous réjouissons de cette annonce forte, visant au rapprochement entre l’Algérie et le Maroc, deux pays avec lesquels la France entretient des relations particulièrement étroites et denses », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay Romain Nadal, lors d’un point de presse. La France entretient elle aussi des relations complexes avec l’Algérie et tente d’aplanir les différents. Dans le cadre de l’UPM, dont la France est à l’initiative, l’amélioration des relations algéro-marocaines est un facteur de réussite du projet.
Ces derniers mois, plusieurs signes encourageants sont apparus, notamment des visites ministérielles. Lors du dernier salon international de l’agriculture à Meknès, en avril, l’Algérie était le pays invité. L’occasion pour le Maroc de recevoir la visite du ministre algérien de l’agriculture Rachid Benaïssa et de signer un mémorandum d’entente sur la sécurité alimentaire. A cette occasion, le ministre avait déclaré que la frontière alégro-marocaine ouvrira « tôt ou tard ».
Cyril Bonnel