Une étude de la fondation pour l’innovation Qui sont les jeunes Marocains ?

Une étude sur la jeunesse mondiale menée par le Fondation pour l’innovation politique dresse le portrait de la jeunesse marocaine. Attachés à la religion et à la famille, solidaires, impliqués sans la société, ils sont toutefois nombreux à vouloir vivre à l’étranger.

Les Marocains font partie des 25 nationalités sondées par la Fondation pour l’innovation politique, basée en France, et qui publie une vaste étude, dressant pour l’occasion un portrait robot de la jeunesse à l’heure de la mondialisation.

Les Marocains se distinguent-ils du reste du monde ? A cette question, l’étude répond en mettant en lumière points communs et divergents. Parmi les spécificités, les Marocains, comme les Turcs, font partie de ceux qui estiment que la mondialisation n’est pas une opportunité. Et cela à la grande différence des Chinois ou des Indiens.

Lorsqu’on interroge les Marocains sur l’importance de la religion, celle-ci vient à leur esprit à 92% comme un élément constitutif de leur identité. C’est beaucoup plus que les autres nationalités interrogées. Ils sont 9 sur 10 à être prêts à y consacrer du temps. Et parmi les valeurs à transmettre aux enfants, l’islam est en tête, alors que dans les autres pays, ce sont plutôt l’honnêteté ou la responsabilité. Leur attention aux autres est clairement affichée : ils sont très favorables à la solidarité envers les plus pauvres, à une protection sociale forte et sont prêts à s’engager auprès de la société.

Parmi les projets des jeunes Marocains, le fait de fonder une famille obtient un score important. Et lorsqu’on les questionne sur l’endroit où ils souhaiteraient vivre, l’étranger occupe une place importante. Avec les Roumains, les Marocains sont ceux qui expriment le plus clairement leur souhait de quitter le pays : un sur trois souhaite vivre à l’étranger. Mais presque 3 sur 4 n’a jamais quitté le royaume.

En matière de politique, ils apparaissent plutôt satisfaits du système politique. 60% a confiance dans le gouvernement, les deux tiers dans l’armée. Ils sont 73% à avoir confiance dans les autorités religieuses.

En matière de moeurs, les jeunes Marocains sont plutôt conservateurs : 85% juge inacceptable la sexualité hors mariage, 40% estiment être gênés par une orientation sexuelle différente de la leur. Seul un sondé sur deux juge que l’égalité des sexes est constitutive d’un « société idéale ». Réalistes, ils estiment aussi que la société n’est pas tolérante avec eux : c’est la conviction d’un jeune sur deux, l’un des plus forts taux parmi les 25 pays sondés.

Cyril Bonnel