Tunisie. Intempéries : Situation humanitaire critique à Aïn Draham

 Tunisie. Intempéries : Situation humanitaire critique à Aïn Draham

En Tunisie

Plus d’1 mètre de neige, des habitants locaux sinistrés commençant à manquer de vivres, des centaines de véhicules bloqués, des hôtels saturés, et l’appel de détresse des autorités sanitaires ; tel est le sombre tableau qui ne cesse d’empirer au terme des trois derniers jours d’intempéries dans la région montagneuse au nord-ouest de la Tunisie. Particulièrement touchés : les villages de Thala et Aïn Draham.

 

La vague de froid exceptionnelle qui sévit au Maghreb touche de plein fouet le nord-ouest tunisien, habitué aux chutes de neige, mais pas en de telles quantités. 

Cette année le baromètre est descendu jusqu’à -4 degrés et la neige persiste pour la 5ème journée consécutive, provocant l’isolement de la petite ville touristique de Aïn Draham, coupée du reste du pays du fait d’une route principale impraticable depuis deux jours.

Il n’y a certes pas de bilan meurtrier à l’heure qu’il est comme dans l’Algérie voisine, mais les premiers appels au secours commencent à affluer de la part des locaux ainsi que des automobilistes, notamment ceux partis de la capitale ce week-end pour faire du tourisme local.

Une vidéo tournée par un vidéaste amateur montre à quel point la curiosité de certains leur a coûté cher : voitures abandonnées et familles avec enfants en bas âge ont trouvé refuge dans des auberges de fortune, expliquent des témoins qui saluent par ailleurs la générosité des commerçants locaux, refusant le plus souvent d’être payés pour le pain et les produits de première nécessité.

Plus grave, l’hôpital régional de Aïn Draham a lancé un cri de détresse lundi : le blocage de la route par la neige abondante empêche toujours l’évacuation de patients en attente de soins vers l’hôpital de la ville voisine de Jendouba.

 

Mobilisation des partis politiques

Sollicité par les médias, le gouvernement s’entête à expliquer que la zone est habituée au climat rude. Face à l’immobilisme des autorités, les habitants sinistrés ne doivent leur salut qu’à l’effort de mobilisation de la société civile et de quelques partis de gauche, qui mettent à disposition leurs réseaux régionaux pour une collecte nationale caritative.

Ainsi le réseau Doustourna a été l’un des plus réactifs. Jawhar Ben Mbarek précise que la collecte des aides pour le nord-ouest continue à El Menzah, la Marsa, Sousse et Sfax, que les prochaines caravanes partiront samedi et dimanche, et que les besoins sont encore énormes.

Le Parti Démocrate Progressiste (PDP) a quant à lui organisé une collecte géante s’étendant sur tout le territoire, du 4 au 8 février, initialement pour Tabarka mais qui est en passe de se recentrer sur Aïn Draham et Thala, nouvelles priorités.

La toute jeune Ligue des Humanistes Tunisiens a accompli un travail colossal, surtout au regard des moyens pourtant limités dont elle dispose. Ses membres ont coordonné l’acheminement de vivres vers la région sinistrée de Thala. Elle met à disposition deux numéros de téléphone pour les dons qui restent les bienvenus : 24726662 et 55233278.

Particulièrement mobilisée, la blogueuse Lina Ben Mhenni indique enfin que la tente pour la collecte des dons pour les victimes des intempéries est de retour aujourd’hui mardi à El Menzah 6 à Tunis, à partir de 10h00 du matin (numéro du responsable : 27910919).

Pour plus d’infos concernant la collecte des dons dans d’autres régions : https://www.facebook.com/notes/doustourna/infos-sur-les-points-de-collecte-des-dons/361563330529456

Seif Soudani