Tunisie – Ennahdha comme prévu : La seule inconnue est l’ampleur de sa victoire

 Tunisie – Ennahdha comme prévu : La seule inconnue est l’ampleur de sa victoire

Les opérations de dépouillement des bulletins et de comptage des voix se sont déroulées dans tous les bureaux cette nuit

D’après les premiers résultats de dépouillement des bulletins et de comptage des voix, le parti Ennahdha serait en tête. Seule inconnue, l’ampleur de sa victoire.

Ce lundi 24 octobre, il y avait en Tunisie deux certitudes et une interrogation.

Ce qui est sûr, c’est d’une part le succès des premières élections démocratiques, avec un taux de participation frôlant les 90% et une crédibilité globale de l’opération. D’autre part, que le parti à référentiel Ennahdha arrive bien en tête dans la plupart des bureaux de vote du pays.

L’interrogation, qui revient dans toutes les discussions, est l’ampleur de cette victoire dont on sait qu’elle n’atteindra pas les 50% fatidiques.

Les résultats globaux seront annoncés au plus tôt ce lundi après-midi par l’Instance indépendante ISIE qui a organisé les élections, au plus tard demain soir.

Les opérations de dépouillement des bulletins et de comptage des voix se sont déroulées dans tous les bureaux cette nuit, après la clôture du scrutin. Les résultats par bureau sont accessibles sur place, puisque les pv sont affichés.

Ces résultats partiels se retrouvent parfois sur le net et quand on les compile, on voit bien qu’Ennahdha arrive en tête dans la plupart des circonscriptions, avec des scores oscillant entre 20 et 50%.

Ennahdha, le parti le plus ancien et le plus structuré de ces élections, arrive enfin aux affaires, par la voie des urnes. Ses dirigeants avaient, hier soir, des postures triomphalistes, comme on a pu le voir sur les chaînes de télé. En France également, ce parti arrive en tête avec 4 ou 5 sièges.

Malgré ce triomphe, Ennahdha n’est pas majoritaire chez les Tunisiens. Les partis non religieux étaient  nombreux et éparpillés et va donc s’ouvrir dès aujourd’hui, le marathon des tractations plus ou moins discrètes en vue de faire ou défaire des alliances.

L’assemblée qui vient d’être élue ouvre une seconde période de transition qui durera un an au maximum au cours de laquelle la nouvelle constitution sera rédigée.

Au cours de cette période, Ennahdha va être testé sur les différents points sur lesquels on l’attend : ce parti respectera-t-il réellement les libertés individuelles ? Et a-t-il réellement les capacités de gérer un pays ?

Les prochains mois vont être décisifs, de nombreux Tunisiens vont se montrer vigilants. En attendant, la Tunisie et le monde arabe ont gagné : les premières élections démocratiques ont bien eu lieu. Il s’agit maintenant de rédiger une constitution qui soit, elle aussi, démocratique.

Boujemâa Sebti