Tunisie – Élections : Les dix élus de France
Ce mardi matin, l’IRIE (instance régionale indépendante pour les élections) a organisé sa conférence de presse à l’ambassade de Tunisie à Paris. Les résultats officiels ont été dévoilés et sans surprise, le grand vainqueur est le parti Ennahdha, devant le CPR et Attakatol qui tirent leur épingle du jeu.
Une forte mobilisation
Sur tout le territoire français, 125 473 Tunisiens ont fait le déplacement pour voter lors de ce scrutin historique. Nord et Sud confondus, sur les 123 250 inscrits volontaires sur les listes électorales, 70 % ont mis leur bulletin dans les urnes. Mais pour que tous les Tunisiens puissent participer, l’IRIE avait recensé tous les citoyens inscrits sur les listes consulaires, soit 211 000 électeurs potentiels. Il est encore trop tôt pour donner un pourcentage. Layla Riah, présidente de l’IRIE France-Sud le rappelle : « Ces résultats sont incomplets et provisoires ».
De nombreux recours ont été déposés et même si la majorité des personnes présentes a salué la transparence du scrutin, des anomalies peuvent apparaître. Sur les listes complémentaires, celles où les citoyens inscrits nulle part pouvaient voter, il se peut qu’il y ait eu des doublons, voire des votants pas encore majeurs, mais déjà munis d’un passeport.
En tout cas, les sièges ont été attribués. La France en a 10 sur les 18 de l’étranger et la parité est presque respectée avec 4 femmes pour 6 hommes. Le parti Ennahdha en a raflé 4, 2 pour le CPR, 2 pour Ettakatol, 1 pour le pôle démocratique moderniste et 1 pour la liste populaire pour la liberté, la justice et le développement.
Le Nord sans surprise
Dans cette circonscription, 68 120 électeurs ont fait le déplacement. Il y avait 58 250 inscrits volontaires à la date buttoir du 10 octobre et 109 000 citoyens inscrits via les listes consulaires.
Pas vraiment de surprise, le parti Ennahdha est arrivé en tête avec 22 672 voix, soit 33,70% des intentions de vote. Il aura donc deux représentants avec Ameur Larayed et Mehrézia Labidi.
En seconde position le CPR avec 8 445 voix, 12,55% et un élu, Imed Daïmi.
Suit Ettakatol, qui totalise 11,25% avec 7 571 électeurs et aura un siège pour sa tête de liste Salim Ben Abdessalem.
Enfin, le Pôle Démocratique Moderniste avec 5 555 voix, 8,26 % et Nadia Chaabane comme représentante à l’assemblée constituante.
Des anciens du RCD s’invitent dans le sud
Dans le sud de la France, 57 353 votes ont été comptabilisés. Il y avait 65 000 citoyens qui s’étaient inscrits volontairement et 102 000 électeurs inscrits d’office.
Encore une fois, le parti Ennahdha est arrivé largement en tête avec 17 756 voix, soit 30 % de l’électorat. La liste aura donc 2 sièges comme dans le nord. Neji Jmal et Dallila Babba seront leurs représentants.
Ensuite, arrive la liste qui pose problème. La liste populaire pour la liberté, la justice et le développement a obtenu 5 721 voix, soit 9,9 % des suffrages. Ils devraient donc obtenir un siège, mais l’IRIE va déposer une réclamation car il y aurait des preuves formelles qui indiqueraient que cette liste est composée d’anciens membres du RCD (parti de l’ancien dictateur). Le tribunal va devoir trancher dans les 5 jours, mais selon toute vraisemblance, la liste devrait être écartée. Si tel était le cas, le PDP qui a fini avec 4 274 voix devrait récupérer le siège vacant.
Le CPR a, lui, obtenu 9,2 % avec 5 294 voix. Hedi Ben Abbas, tête de liste, fera entendre sa voix à l’assemblée.
Enfin, Ettakatol qui, comme dans la circonscription nord, vient récupérer 1 siège avec 4 324 voix. Karima Souid sera donc la 4ème femme à représenter les citoyens tunisiens de France dans la future assemblée constituante.